L’Unicef et l’ambassade de Belgique ont signé mercredi à Rabat un accord de partenariat visant l’appui à la mise en œuvre de la politique intégrée de protection de l’enfance.
Ce projet étalé sur 36 mois et d’un financement global de 1,49 million d’euros est destiné à protéger les droits des enfants contre les différentes formes de violence à travers la promotion des normes sociales protectrices. L’exécution de ce projet sera placée sous le leadership du ministère de la solidarité, de la femme, de la famille et du développement social. Ce projet verra la participation de différents partenaires gouvernementaux, des institutions nationales et les organisations de la société civile.
Bien que l’ampleur réelle de la violence à l’égard des enfants ne soit pas précisément connue au Maroc, les différents constats des acteurs de la protection de l’enfance s’accordent sur l’évolution croissante des problématiques liées à la protection des enfants sous ses différentes formes. Selon les données du ministère de la justice et des libertés, les plus importantes formes de violence sont les violences sexuelles, les violences physiques et les violences psychologiques, à savoir l’abandon familial. De 2011 à 2014 le taux moyen d’évolution a été de 7,29% pour la violence sexuelle et de 21,96% pour l’abandon familial. Les autres formes de violence psychologiques, telles que la non déclaration des naissances et l’exploitation dans la mendicité, sont moins représentées par rapport aux autres catégories. Néanmoins, elles constituent des facteurs de risques et rendent les enfants plus vulnérables à des formes de violence plus graves comme les agressions sexuelles.
A travers l’élaboration de ce projet, la représentante de l’Unicef, Regina de Dominicis, a signalé : « Il s’agit d’un axe angulaire de cette politique qui vise à créer, avec et pour les enfants, un environnement positif et non violent dans les foyers, les écoles, les autres institutions et les communautés, à travers des actions de promotion des droits de l’enfant, de communication et de sensibilisation tout en veillant à la formation et au renforcement des capacités des acteurs en contact direct avec les enfants».
De son côté, l’ambassadeur de Belgique au Maroc, Frank Carruet, a indiqué : «Ce nouveau projet s’inscrit dans le cadre du nouveau programme de coopération conclu en mai 2016 lors de la 19ème commission mixte maroco-belge. Ce dernier a identifié quatre axes prioritaires d’intervention, à savoir les droits des femmes et des enfants, les droits des migrants, le développement de l’entrepreneuriat féminin et des jeunes et le renforcement des compétences des cadres de la fonction publique via la formation continue. Ces domaines correspondent aux orientations et à la nouvelle approche de la coopération belge centrée sur les droits humains, levier de développement pour tout pays».