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Qualité de l’air : Les Marocains suffoquent

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La pollution à Casablanca, Tanger et Marrakech dépasse largement les seuils tolérés

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C’est sans grande surprise que Casablanca est décrétée ville la plus polluée avec un niveau de concentra-tion de petites particules dans l’air de 61 micro grammes (µg) par mètre cube (m3).
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L’air respiré par les Casablancais, Marrakchis ou encore Tangérois est fortement pollué. C’est l’une des conclusions majeures du dernier rapport sur la qualité de l’air en milieu urbain à travers le monde publié par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Le Maroc, à l’instar de la majorité des pays à revenu faible ou intermédiaire, connaît une pollution qui dépasse les seuils maximum fixés par l’OMS.

C’est le cas de la métropole où le taux de concentration des petites particules dans l’air est trois fois supérieur à la norme internationale. C’est sans grande surprise donc que Casablanca est décrétée ville la plus polluée avec un niveau de concentration de petites particules dans l’air de 61 micro grammes (µg) par mètre cube (m3). A titre de comparaison, le seuil maximal annuel toléré par l’Organisation mondiale de la santé est d’à peine 20 µg/m3. Marrakech arrive à la deuxième place des villes les plus polluées avec un niveau de petites particules dans l’air fixé à 58 µg/m3. Pour sa part, Tanger est classée à la troisième place avec 57 µg/m3. Trois autres villes marocaines enregistrent également des niveaux très élevés de la pollution atmosphérique. Il s’agit notamment de Meknès (47 µg/m3), Fès (40 µg/m3) et Salé (31 µg/m3). Une seule ville marocaine s’en sort plutôt bien. C’est le cas de Safi où les mesures fixent la concentration des petites particules dans l’air à 21 µg/m3 seulement.

Sonnette d’alarme

La situation pourrait être bien plus grave puisque les villes marocaines ne sont pas équipées de stations de surveillance adaptées. En effet, l’OMS ne dispose pas d’une autre norme liée à la concentration des micro particules dans l’air. Le hic, c’est que seule la ville de Meknès est équipée d’une station de surveillance adaptée pour le moment. Le pays ne dispose pas ainsi des chiffres sur la concentration des micro particules dans l’air. Mais les chiffres dont on dispose actuellement sont suffisants pour pousser les parties concernées à tirer la sonnette d’alarme. Car la pollution atmosphérique est considérée aujourd’hui comme l’une des causes majeures de millions de décès chaque année dans le monde. La prévalence des maladies respiratoires dans certaines villes comme Casablanca est un signal alarmant.

En effet, les petites et micro particules sont dangereuses car elles ont la capacité de pénétrer profondément les poumons ainsi que le système cardio-vasculaire. Les principales causes de la pollution de l’air sont bien évidemment les usines ainsi que les pots d’échappement. Il faut dire que la vétusté du parc automobile ainsi que les motorisations diesel très prisées par les ménages marocains sont directement pointées du doigt. En attendant des mesures concrètes de la part du gouvernement ainsi que des instances élues locales, le chef de gouvernement vient de déclarer que l’Exécutif pense sérieusement à taxer fortement les grosses voitures considérées comme des facteurs de pollution. De son côté, l’OMS a appelé les gouvernements et les élus locaux à agir plus vite. L’Organisation préconise notamment la limitation des émissions des cheminées industrielles, l’utilisation des sources d’énergies renouvelables ainsi que les transports en commun.

Les plus faibles les plus exposés

CasablancaToutes les régions du monde sont concernées par la pollution atmosphérique. Dans ce sens, plus de 80% des gens vivant dans des zones urbaines où la pollution atmosphérique est surveillée sont exposés à des niveaux de qualité de l’air ne respectant pas les limites fixées par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Malheureusement, ce sont les plus pauvres qui sont les plus exposés. Toujours selon l’OMS, les habitants des villes à revenu faible sont ceux qui en subissent le plus les conséquences. Les chiffres sont édifiants.

Pas moins de 98% des villes de plus de 100.000 habitants dans les pays à revenu faible ou intermédiaire ne respectent pas les lignes directrices de l’OMS relatives à la qualité de l’air. Il faut préciser que la diminution de la qualité de l’air en milieu urbain augmente pour les habitants le risque d’accident vasculaire cérébral, de cardiopathie, de cancer du poumon et de maladies respiratoires aiguës, notamment d’asthme.

A noter enfin que la base de données concernant la pollution de l’air couvre désormais 3.000 villes dans 103 pays.

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Trois millions de décès par an dans le monde
pollutionLe constat est sans appel. La pollution de l’air ambiant, due à des concentrations élevées de petites particules et de particules fines, est le principal risque environnemental pour la santé. Elle est ainsi la première cause de plus de 3 millions de décès prématurés chaque année dans le monde. Selon les experts de l’OMS, «la plupart des sources de pollution de l’air extérieur en milieu urbain ne sont pas du ressort des personnes et exigent l’intervention des municipalités, ainsi que des décideurs nationaux et internationaux afin de promouvoir des modes de transport plus écologiques, une production d’énergie plus efficace et une bonne gestion des déchets».

L’organisation onusienne préconise notamment la limitation des émissions des cheminées industrielles et l’accroissement de l’utilisation des sources d’énergie renouvelable, comme l’énergie solaire et éolienne. Il est également recommandé de privilégier les transports en commun rapides, la marche et les réseaux de pistes cyclables dans les villes.

Les experts internationaux restent optimistes. En effet, parmi les villes faisant l’objet d’une surveillance de l’OMS, plus de la moitié dans les pays à revenu élevé et plus du tiers dans les pays à revenu faible ou intermédiaire ont réduit leurs niveaux de pollution atmosphérique de plus de 5% en 5 ans.

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