Société

Quel avenir pour la Samir ?

Les experts internationaux en assurance et en réassurance rendront leur copie au cours de la semaine prochaine au sujet de l’incendie qui a ravagé une partie des installations de la Samir, dans la soirée du lundi 25 novembre. Cette première évaluation des dégâts causés par le sinistre confirmera ou infirmera le chiffre avancé par la direction générale de la raffinerie qui a estimé les pertes à près de 1,5 milliard de DH. La prime incendie, elle, tourne autour de 30 millions de DH par an.
Du côté des compagnies de réassurance, c’est un sentiment de soulagement qui prévaut. En effet, les dégâts aussi bien humains que matériels auraient pu être beaucoup plus importants n’était l’intervention rapide et efficace des différentes équipes de secours qui ont réussi à maîtriser le feu. Un assureur s’aligne sur la version donnée par les responsables de l’entreprise de Mohammedia sur cette catastrophe.
Selon lui, La Samir a reçu l’alerte (ouverture des avances du barrage Oued El Maleh) avec beaucoup de retard (11 heures du matin) pour un incendie qui s’est déclaré autour de 20 heures le même jour. Autrement dit, le timing ne permettait pas d’éviter le sinistre d’autant plus que les autorités ont sous-estimé la montée des eaux (120m3/seconde) alors que celle-ci a dépassé les 300 M3/seconde aux alentours de 1 heure de l’après-midi.
Pour cet assureur, il aurait fallu prévenir la direction de La Samir au moins 24 heures à l’avance de telle sorte que le refroidissement des unités de production puisse être effectif. Tout le monde redoutait au moment du déclenchement de l’incendie une rupture brutale de l’approvisionnement du marché en produits pétroliers et gaziers. D’ailleurs, dès que la nouvelle fut annoncée, les automobilistes ,un peu partout à travers le pays, ont pris d’assaut les stations d’essence tard dans la nuit de ce lundi 25 novembre de toutes les peurs. Dès le lendemain du drame, les distributeurs et le raffineur se sont montrés rassurants sur l’état des stocks de sécurité des produits pétroliers. De quoi tenir un peu plus d’un mois. Ouf de soulagement. Le pays a évité la paralysie que tout le monde craignait.
Pour le renouvellement des réserves et l’alimentation régulière du marché, les sociétés de distributions n’entendent pas attendre la remise en service des unités endommagées (on parle d’un délai de 6 à 8 mois). Les intéressés ont d’ores et déjà décidé de s’approvisionner sur le marché international dans le cadre de la libéralisation de la filière pétrolière entrée en vigueur, début juillet dernier.
Et La Samir dans tout cela avec sa capacité de production de plus 6 millions de tonnes? L’ouverture des vannes des importations risque à terme de rétrograder l’entreprise, après avoir été fournisseur unique du pays, au rang de simple dépôt de stockage. Dans un tel contexte, le directeur général de la Samir, Abderrahmane Saâïdi, aura fort à faire pour sauvegarder les acquis de la société du groupe Corral.

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