ALM : Quelle appréciation vous portez sur le déroulement de la campagne électorale ? y a-t-il progrès par rapport au passé ?
Souad Krafess : Au départ, le déroulement de la campagne électorale a démarré dans un climat marqué par la désaffection. Les gens étaient beaucoup plus préoccupés par la rentrée scolaire (achat de fournitures scolaires, vêtements, etc.) et par les problèmes sociaux quotidiens que par la participation au vote.
Apparemment, il n’y a pas de progrès par rapport au passé. Une observation cependant : les candidats ont réalisé qu’une campagne de proximité (de porte-à-porte) était plus percutante que les meetings habituels. Par ailleurs, le système de vote par liste et symboles a brouillé les esprits.
Pensez-vous que les candidats, et donc les partis, ont contribué suffisamment à la culture de la transparence et de la compétition honnête ?
Au niveau du choix des candidats, rares sont les partis qui ont contribué à la culture de la transparence et de la compétition honnête. Il suffit, pour s’en rendre compte, de relever les défections des mécontents et la transhumance de ceux d’un parti à un autre.
Côté administration, y a-t-il des reproches à faire ?
Côté administration, pas de reproches à faire jusqu’à ce jour. Le cas du gouverneur d’Asilal et celui de quelques autres autorités locales étaient édifiants.
Avec quels mots d’ordre vous vous adressez aux citoyens et citoyennes ?
Les mots d’ordre avec lesquels je m’adresse aux citoyens et citoyennes sont : mobilisation, espoir pour un avenir meilleur et participation massive.
Quelles propositions concrètes et réalisables vous avancez pour améliorer la situation de la femme marocaine ?
Trois propositions me semblent concrètes et réalisables pour améliorer la situation de la femme :
– valoriser et considérer l’importance du rôle et des capacités de la femme (plus de marginalisation);
– politiser la question féminine;
– féminiser la question politique.
La Moudawana, vous l’évoquez dans vos contacts électoraux ? avec quel contenu ?
En ce qui concerne la Moudawana, l’occasion ne m’a pas été donnée pour l’évoquer. Si la question m’était posée, j’aurais répondu que je reste attachée aux préceptes de l’Islam qui n’a nullement défavorisé la femme, sans pour autant verser dans les fausses interprétations et l’intolérance.
Députée, demain, que défendriez-vous au juste ?
Députée, demain, je défendrai le programme présenté par mon parti; et, bien entendu, la question féminine et tous les problèmes sociaux qui en découlent, sans oublier le monde rural, l’enseignement et la formation.