«Sincèrement, c’était très bien ! J’avais l’impression que cette formation nous mettait les points sur les « i ». Mais j’aurais bien aimé que la durée de cette session ne soit pas aussi courte ». L’impression d’Adil à la fin des deux premiers jours de cette formation, organisée à Rabat les 28 et 29 septembre par le Réseau maillage et l’ONG internationale Search for common ground, montre à quel point les jeunes membres des associations de quartiers en avaient besoin. Adil, qui représente l’Association « Jeunes actifs » du quartier Al Andalous de Salé, a appris, avec 15 autres jeunes comme lui, comment incarner le rôle de «Jeune médiateur de quartiers».
Portant sur cet objectif, la formation, lancée dans le cadre du projet «MediAction» du Réseau Maillage, entame dans la région Rabat/ Salé sa seconde phase, après une première escale à Casablanca en juin dernier. «Ces jeunes ont une motivation extraordinaire. Ils débordent d’énergie et cela se répercute favorablement sur la finalité de la formation. ça s’est très bien passé», déclare Kawtar Amraoui, la coordinatrice du programme qui assure l’animation de cette formation avec son collègue Seddik Ouboulahcen.
Si cette session a suscité autant d’intérêt chez ces jeunes militants associatifs, c’est qu’ils y ont trouvé une réponse à leur attente. «Nous avons commencé tout d’abord par définir et déterminer ce qu’est un conflit et les parties qui le composent. Ensuite, nous avons proposé des méthodes et des outils afin de les gérer sans avoir recours à la violence», explique la formatrice.
Les associations de quartiers se retrouvent très fréquemment face à des problèmes qui handicapent leur action.
Elles sont donc contraintes de gérer ces situations avec diplomatie. «Vous savez, on vit différents conflits et ce n’est pas toujours à l’extérieur, mais à l’intérieur même de l’association que cela se produit. Pour ne vous donner qu’un exemple, il se peut que dans quelques jours, notre association change de nom parce que, justement, il y a conflit à ce sujet !», s’exclame Adil, un petit sourire aux lèvres.
Comment rétablir la communication, chercher les causes du conflit et les traiter, autant de prérogatives assignées à cette formation, dont le but ultime est de parvenir à instaurer une culture de médiation au sein des quartiers populaires. Une mission dont dépend également un changement de perception vis-à-vis du conflit lui-même. «Le mot conflit est souvent associé au mot violence, à quelque chose de négatif. Si cette perception change, le traitement du conflit se fera naturellement», estime Kawtar.
La conviction est bien là. Adil l’a bien retenue : «La communication avant tout ! On le savait, mais cette formation nous éclaire sur l’art et la manière de l’appliquer».
Et cet éclairage se poursuivra au profit de ces « jeunes médiateurs » en herbe.
Ce cycle de formation, financé et assuré par Search for common ground, s’articule autour d’un programme pédagogique de six jours axé sur les techniques de gestion des conflits, de septembre 2006 à janvier 2007.
Question de donner le temps à ces jeunes d’acquérir les techniques de médiation et surtout de les mettre en pratique.