La situation de la communauté marocaine résidant en Espagne, le rapatriement des mineurs non-accompagnés internés dans les centres sociaux de ce pays et l’immigration clandestine sont à l’ordre du jour de la visite officielle que la ministre déléguée chargée des Marocains résidant à l’étranger, Nouzha Chekrouni, effectue en ce pays à partir d’aujourd’hui. Durant sa visite, la ministre marocaine se rendra à Almeria, Grenade, Madrid et Burgos avant de se déplacer en Catalogne. La responsable marocaine s’enquiéra de la situation de la communauté marocaine établie en Espagne et tiendra des rencontres avec les différentes composantes de cette communauté. À cette occasion, Mme Chekrouni procédera à la présentation de la stratégie établie par son département et adoptée le 13 mars 2003 par le Conseil de gouvernement, afin d’en expliciter le contenu et les objectifs à réaliser auprès des gouvernements central et régionaux espagnols. Elle aura ainsi des rencontres avec plusieurs responsables espagnols aux niveaux central et régional durant lesquelles les deux parties examineront les possibilités de coopération bilatérale dans ce domaine ainsi que l’amélioration des conditions de vie de la communauté marocaine établie en Espagne. Parmi les sujets qui seront abordés lors de la rencontre de la ministre marocaine avec les responsables espagnols, la question du rapatriement des mineurs non accompagnés interceptés en situation irrégulière en Espagne et les agressions racistes dont souffrent les Marocains résidant dans la région andalouse d’Almeria. S’agissant des mineurs, la mise en application de l’accord signé récemment entre les ministères de l’Intérieur des deux pays sera certainement évoquée par les responsables madrilènes qui considèrent ce sujet comme l’un des sujets prioritaires de leur politique en matière d’immigration. Estimés à plus de 4500, les mineurs marocains internés dans les centres sociaux en Espagne suite à leur interception en situation irrégulière devront être rapatriés durant les mois à venir. Toutefois, le mémorandum signé entre Rabat et Madrid à ce sujet continue de fomenter le débat dans la société civile et politique en Espagne quant à sa conformité aux conventions internationales en matière des droits de l’enfant. Plusieurs associations de défenses des droits de l’Homme et des ONG spécialisées dans la protection des mineurs ont appelé à la suspension de l’application de cet accord estimant qu’il s’agit d’une violation des principes élémentaires des droits de l’enfant. Outre les acteurs de la société civile, des syndicats comme l’Union générale des travailleurs (UGT) ont adopté la même position à l’égard de cet accord le qualifiant d’illégal. S’agissant de la recrudescence des attaques racistes à l’encontre des Marocains résidant en Espagne et spécialement ceux installés dans la province andalouse d’Almeria, la ministre marocaine est appelée à évoquer avec les responsables espagnols la question de la protection de ces travailleurs. Il y a quelques mois, les Marocains d’El Ejido ont souffert, pour la deuxième fois en trois ans, d’une série d’attaques perpétrées par des groupuscules racistes. La question de la sécurité et du respect de leurs droits sont les deux thèmes principaux que les Marocains résidant en Espagne espèrent que la ministre évoque avec les autorités gouvernementales espagnoles.