Le Maroc est considéré par une grande partie des responsables français comme un partenaire privilégié de la France. Des liens historiques, culturels, économiques, souvent passionnés, unissent les deux pays. Une situation qui fait légitimement attendre au Maroc un appui franc de la France pour le règlement de la question de son intégrité territoriale, en pesant de son poids considérable au sein de l’Europe, mais également des instances internationales.Au-delà de cet aspect, Paris se révèle un interlocuteur européen attentif dans le cadre du règlement de l’épineux dossier de l’émigration. Loin de toute passion, Rabat est en droit d’attendre de Paris, son premier partenaire en Europe, de soutenir plus fortement ses programmes de développement rural et d’infrastructures de base. C’est là l’un des moyens les plus efficaces de contribuer à la lutte contre l’immigration. Sur le plan économique, la France est le premier partenaire commercial du Maroc et le premier investisseur étranger. Un statut qui suppose des efforts d’accompagnement permanents de la part de la France, au moment où le Maroc est en droit de tirer le meilleur profit de ses atouts en demeurant ouvert à toutes les opportunités de coopération avec d’autres pays amis. D’ailleurs, la dernière réunion maroco-française, tenue à Paris les 2 et 3 mai dernier, a permis aux deux parties de recadrer leurs relations. La balance des paiements de la France avec le Maroc est structurellement déficitaire. L’excédent commercial avec le Maroc ne cesse de se dégrader et ne suffit plus à couvrir l’ampleur des transferts des travailleurs marocains vivant en France, les dépenses des touristes français et les sorties dues aux investissements privés directs au Maroc. La France qui a toujours fait du Maroc une sorte de chasse gardée à la pointe de l’Afrique, est aujourd’hui amenée à renforcer sa présence au Maroc sur la plan de la coopération en vue préserver ce statut qui suscite beaucoup d’appétits. `