La régionalisation s’est invitée, mardi, au secteur de la santé lors du 1er colloque consacré au lancement du schéma de l’offre de soins à Rabat- Salé–Zemmour-Zaër. Un chantier dont l’importance a, selon le secrétaire général du ministère, Abdelali Alaoui Belghiti, grandi après la Constitution de 2011 qui prévoit le droit à la santé.
Or la mise en œuvre de ce droit nécessite des moyens. «On ne peut garantir l’accès aux soins sans planification», avance M. Belghiti. Cette planification est, selon lui, régie par la loi-cadre 34-09 qui prévoit un système d’offre de soins et la création d’organismes de veille.
« Il reste à donner un effet à ces outils juridiques et rendre les soins accessibles davantage», a-t-il enchaîné.
La particularité du schéma lancé au niveau de la région Rabat- Salé-Zemmour-Zaër c’est qu’il commence avec tous les partenaires pour tenir compte de leurs doléances et leurs avis par rapport à son contenu. Mais, l’exercice sera, selon le secrétaire général, difficile puisque le secteur privé est fortement représenté dans la région. Ainsi, son expansion ne pourra être devinée. Aussi, c’est une région marquée par une forte présence du secteur universitaire public, privé et militaire.
De plus, Rabat est la capitale du pays, c’est pourquoi il faudrait intégrer plusieurs dynamiques pour mieux organiser l’offre. D’où l’intérêt de l’existence de plusieurs outils. «Nous sommes en train de préparer un texte de loi qui contiendra des innovations, outre l’intégration du secteur médico-social, et permettra de faire de la carte sanitaire une référence», a conclu M. Belghiti.
L’ordre des médecins n’est pas en reste. Son président, My Taher Alaoui, a tenu au concept de planification.
«L’Ordre est tout à fait disposé à participer à la planification de cette offre dans le cadre d’un partenariat public-privé pour que la population puisse accéder aux soins», a-t-il indiqué. Et d’enchaîner : «L’unification de tous les secteurs dans le cadre d’une politique cohérente, c’est ce que nous voulons réussir ensemble».
Ceci étant, les données monographiques de la région font ressortir que la couverture sanitaire par le secteur public est de 121 centres de santé (2.689 au niveau national), 6 hôpitaux sans CHU Ibn Sina et 15 avec CHU Ibn Sina (141 au niveau national). En détail, Rabat est considérée comme un pôle attrayant pour la médication et connaît une grande densité en nombre d’habitants. Salé est la deuxième ville en grand nombre d’habitants, Temara connaît à son tour une expansion démographique constante.
C’est pourquoi il faudrait renforcer les infrastructures pour satisfaire les besoins des habitants dont le nombre augmente constamment. Entre autres, le CHU Ibn Sina et l’hôpital My Youssef seront rénovés. La ville de Salé abritera, pour sa part, un hôpital polyvalent. Aussi, les travaux de construction d’hôpitaux à Khemisset et Tamesna seront lancés.