Les organisateurs de la Journée nationale sur la sécurité routière ont changé de conduite cette année en la débutant avant le 18 février, date officielle de sa célébration, par l’inauguration vendredi de plusieurs projets en infrastructure. Avec le lancement de la mise en œuvre de ces réalisations la veille du 18 février, les organisateurs ont ainsi marqué l’intention du ministère d’extirper le mal par la racine. Le slogan de «Nous sommes tous des piétons» choisi pour la journée et les déclarations du ministre de l’équipement et du transport en prélude au séminaire organisé samedi à Rabat sur «La sécurité des piétons en milieu urbain» ont fait le reste. Premier indicateur de changement: la qualité des participants au séminaire. Outre des cadres du ministère de l’équipement, y ont assisté des représentants de l’Intérieur, des collectivités locales, de la DGSN et de la gendarmerie ainsi que les ambassadeurs de pays européens partenaires. Aziz Rabbah a pris prétexte de cette large composition pour réaffirmer que la sécurité routière est l’affaire de tous et de tout. Il en a également dit la gravité des enjeux en déclarant que chaque année les accidents de la circulation font 20.000 victimes et coûtent à l’État 13 milliards de dirhams. Cependant, a-t-il laissé entendre, si on est d’accord sur le constat, on l’est moins sur les causes. Contrairement à l’idée communément admise, ce n’est pas l’infrastructure qui fait l’accident, mais les erreurs humaines. 8 accidents sur 10 sont dus au comportement des hommes et seulement 1 sur 10 est imputable à l’état des routes, a-t-il précisé. Pour le ministre, cela met tout le monde devant de lourdes responsabilités. D’autant plus, a-t-il ajouté, que la tâche est immense et qu’il est temps de changer le fusil d’épaule. Le ministre de l’équipement et du transport a rappelé à ce propos qu’en regard des plans élaborés et des campagnes de sensibilisation menées pour organiser la circulation, les résultats obtenus ne sont pas ce qu’ils devraient être. Il a cependant mis en garde contre la tentation d’imputer cette situation à un participant à l’action de sécurisation de la circulation plutôt qu’à un autre. Ce qui importe, a-t-il dit en substance, c’est de considérer le chantier de l’amélioration des comportements sur les routes ouvert en permanence. Rabbah n’a pas exclu à ce sujet l’éventualité de la révision des dispositions du code de la route les plus décriées par les usagers. Il a également déclaré son engagement à associer les organisations de la société civile soucieuse de la sécurité sur les routes à toutes les discussions et les prises de décision sur ce plan. La célébration de la journée devrait se prolonger par de nouvelles inaugurations ce mercredi.