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Rachid Mazani : Le don de la kinésithérapie

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Rachid Mazani est un kinésithérapeute dans le service de la réanimation neuro-chirurgicale au Centre hospitalier Ibn Rochd, à Casablanca. Exerçant la kinésithérapie depuis plus de 27 ans dans ce service un peu spécial, Rachid Mazani, la quarantaine, est un non-voyant. «Cet handicap ne m’a pas empêché de suivre des études supérieures et d’exercer un métier comme le reste du monde. Au contraire, et spécialement pour cette profession-là, je pense que ce sont les non-voyants qui excelleront le plus ! », dit-il.
En fait, Rachid Mazani a décroché un baccalauréat littéraire en début des années 1970 et avait pensé, de prime abord, au métier de standardiste. « J’avais même suivi un stage de formation de standardiste, durant une année, mais je n’avais pas trouvé d’emploi. En parallèle, j’étais en contact avec une association des non-voyants en Tunisie. C’est ainsi qu’on m’a proposé de venir étudier dans une école de kinésithérapie pour non-voyants », ajoute-t-il. Ce jeune étudiant à l’Organisation Alaouite pour la protection des aveugles au Maroc (OAPAM) n’a pas hésité une seconde à intégrer l’école de kinésithérapie de la ville de Sousse, l’unique à l’époque dans le monde arabe à offrir une formation pareille pour les non-voyants. « Normalement, le cursus ne durait que trois années. Pour mon cas, la direction a jugé utile d’ajouter une année de plus en raison de mes études scolaires littéraires, note-t-il. D’ailleurs, à l’OAPAM, on est toujours pas arrivé à introduire une formation scientifique respectant les besoins particuliers des non-voyants ». Après son retour de la Tunisie, Rachid Mazani a été recruté par le ministère de la Santé et affecté au service de la réanimation neuro-chirurgicale du Centre hospitalier Ibn Rochd, à Casablanca. De sa longue expérience dans ce service, il en parle avec une certaine affection : «Nous sommes comme une seule famille. Je n’ai jamais ressenti que je suis différent ». Quant aux malades, Rachid Mazani avoue que le premier contact reste décisif. «Certains patients expriment une certaine réticence au début, mais une fois que j’entame les premiers gestes de la séance de kinésithérapie, ils se sentent entre de bonnes mains, soulagés et surtout rassurés. Il faut juste prendre le temps d’installer un climat de confiance entre le malade et le kinésithérapeute», explique-t-il. En fait, la kinésithérapie a un rôle primordial dans le maintien voire l’amélioration de la souplesse des muscles contracturés et la relaxation du corps. Les malades qui ne suivent pas, d’une manière régulière, des séances de kinésithérapie encourent le risque de laisser s’installer une raideur et une tonicité accrues de leurs muscles. Il est clair que le risque s’accentue davantage pour des malades qui sombrent en coma pendant de longues durées.
C’est d’ailleurs, pour cette raison-là, que ce service de réanimation neuro-chirurgicale accorde une importance capitale à l’apport positif de la kinésithérapie. En ne ménageant aucun effort pour perfectionner son savoir-faire, ce père de deux enfants s’est lancé, il y a des années, un défi en croyant, dur comme fer, que l’on peut surmonter son handicap. Défi relevé.

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