Société

Racisme contre enfants marocains

La Fédération des associations des parents d’élèves de la communauté autonome d’Extremadura (FREAPA) et l’Association des droits de l’Homme de cette région espagnole (ADHEX) ont dénoncé la montée des comportements xénophobes enregistrés durant la rentrée scolaire. Les deux associations ont sonné l’alarme lors d’une conférence de presse conjointe organisée lundi à Caceres. Selon le président de la FREAPA, Rafael Delgado, les parents d’élèves immigrés marocains ont trouvé d’énormes difficultés à inscrire leurs enfants dans les écoles privées de la région. « Les responsables des écoles ne disent pas non, mais ils inventent plusieurs raisons non-fondées pour refuser l’admission de l’enfant, ou ils découragent les parents avec des conditions qu’ils ne peuvent accepter », admet-il. Il s’agit, en effet, d’un racisme camouflé, et qui est dirigé vers les Marocains qui constituent la majorité de la population immigrée dans la région à savoir 70 %. Le président de l’ADHEX, Santos Jorna a pour sa part déclaré que 4 % des élèves marocains ont été admis dans des écoles privées, alors que plus de 95 % ont été inscrits dans les centres scolaires publics. Ainsi, sur 2018 enfants d’immigrés résidant en Extremadura, seule une centaine a pu s’assurer une place dans les écoles privées. Les deux responsables associatifs ont expliqué certains stratagèmes utilisés par les directeurs d’écoles pour éviter d’inscrire les enfants d’immigrés sans pour autant tomber sous l’effet de loi pénale qui interdit toute discrimination raciale. Rafael Delgado, le président de la Fédération des associations de parents élèves a vivement critiqué ces pratiques qu’il a qualifiées de « racistes, xénophobes et intolérantes » et appelé à ce qu’une enquête soit ouverte par les autorités à ce sujet. « L’enseignement privé est certes une activité privée, mais, puisque toutes les écoles reçoivent le soutien de l’Etat sous forme de subventions des fonds publics, il faut leur exiger de mettre un terme à ce genre de pratiques », a-t-il affirmé.
Pour le président d’ADHEX, c’est ce genre de comportement de certains secteurs de la société qui finissent par créer des « guetos », car en concentrant les enfants d’immigrés dans des écoles précises, il devient très difficile d’assurer leur réintégration dans la société.
Sur les 2018 élèves étrangers inscrits dans les écoles d’Extremadura, 1373 sont d’origine marocaine, soit une augmentation de 40 % par rapport à l’année dernière. En arrivant dans la région, les enfants marocains trouvent d’énormes difficultés à s’intégrer à cause du problème de la langue. Selon Delgado, la communauté autonome ne fait aucun effort pour résoudre ce problème, il n’existe aucun centre d’aide chargé d’aider ces enfants à apprendre la langue par des cours accélérés pour pouvoir suivre les cours aisément une fois inscrits à l’école.

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