Les Israéliens, dont les blindés stationnent à quelques mètres du bureau de Yasser Arafat, ne le reconnaissent plus comme interlocuteur valable. Les Américains n’avouent que du bout des lèvres continuer à lui faire confiance. Les Européens parlent déjà de son pays d’exil. Et, sur son propre terrain, la poursuite d’attentats à la lourde facture diplomatique, sape jour après jour son autorité. Le vieux dirigeant nationaliste apparaît désormais comme étant hors-jeu, incapable de contrôler la dynamique des exactions-attentats-représailles. C’est sur cette toile de fond que les courants palestiniens qui se sont multipliés au gré des équilibres géostratégiques régionaux, ont gagné en autonomie et en radicalisme. Ils trouvent dans la rue palestinienne un soutien d’autant plus acquis, que chaque jour qui passe amène son lot d’exactions israéliennes. Arafat s’est retrouvé entre le marteau d’un occupant israélien qui lui reproche son intransigeance lors des pourparlers de paix, et l’enclume d’une opinion publique qui déplore son «manque de soutien» à une Intifada lourde en pertes humaines. Pour ceux qui guettaient l’occasion, le temps semble être venu de remplacer Yasser Arafat. Déjà l’on avait à plusieurs reprises opéré des essais à blanc en lançant des rumeurs sur le mort du Raïs. Si les candidats ne manquent pas, les carrures elles semblent faire défaut. Aujourd’hui, ceux qui auraient pu remplacer Arafat ne sont morts ou définitivement écartés de la scène. Abou Jihad et Abou Iyyad et récemment Abou Ali Mustapha du Front pour la Libération de la Palestine ( FPLP) ont été assassinés par les israéliens. George Habache a pris sa retraite et vit isolé au Liban. Et Naef Hawatmeh du frond démocratique pour la libération de la Palestine est quelque peu hors-jeu depuis des années. C’est l’absence de ces poids lourds qui justement, a donné du poids, au mouvements islamistes palestiniens. Le Hamas et le Jihad Islamique, notamment, longtemps occulté par le Fatah ont aujourd’hui leur mot à dire. Rimera-t-il jamais avec la paix?