Société

Ramid toujours persona non grata

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Une nouvelle fois, Mustapha Ramid est au centre d’une mini-crise au sein du Parti de la Justice et du Développement (PJD).
En effet, le secrétariat général du PJD a réitéré sa confiance en la personne d’Abdellah Baha, comme président de son groupe parlementaire à la Chambre des représentants. Quelques jours auparavant, les membres de ce même groupe s’étaient réunis pour proposer trois noms au secrétariat général, lequel, conformément au règlement intérieur, a le dernier mot. Les députés Pjdistes ont ainsi proposé le nom de trois personnes: Mustapha Ramid, député de Casablanca, Abdellah Baha, député de Rabat et Mohamed Najib Boulif, député de Tanger. Dans le système mis en place par le PJD, aucun député ne se porte candidat, ce sont ses pairs qui le choisissent.
Ainsi, lors de cette séance de vote, la majorité des voix des députés a été récoltée par Mustapha Ramid, suivi d’Abdellah Baha puis Najib Boulif.
La dernière étape a consisté, pour le secrétariat général (SG), à choisir entre ces trois personnalités celui qui présidera le groupe du PJD. La logique aurait voulu que le choix du SG soit porté sur Mustapha Ramid. Les 18 membres du SG ont, eux aussi, procédé par vote à bulletin secret. « Les urnes ont finalement décidé qu’Abdellah Baha continuera à prendre en charge la destinée du groupe à la Chambre des représentants », affirme Abdelkader Amara, député de Sala Al Jadida.
En fait, démocratiquement, toute cette opération peut s’avérer irréprochable. Politiquement, par contre, elle est sujette à beaucoup d’interrogations, pour ne pas dire complètement critiquable. Comment peut-il y avoir une telle divergence d’opinion et d’évaluation entre les députés du PJD et les membres du SG? Ramid serait-il toujours « indésirable », une persona non grata?
En tout cas, en votant massivement pour Ramid, les députés ont envoyé un message clair à l’adresse de leur secrétariat général. Mais ce dernier semble avoir coupé l’écoute.
« Je respecte la décision du parti, tout en étant en désaccord avec elle », a souligné Mustapha Ramid dans une déclaration laconique à ALM. En clair, cela signifierait que Ramid refuse que les décisions de son parti soient influencées de l’extérieur. Ce qui semble le déranger davantage c’est le fait que les membres du SG fassent de l’excès de zèle.
Ce nouvel épisode dans l’histoire tumultueuse du PJD prouve, encore une fois, que le PJD est un parti en construction. Certes, les bras de fer se soldent par un gagnant et un perdant, mais le tout dans le respect des règlements intérieurs. Quid des conséquences politiques de cet acte?
Ce n’est pas la première fois que Ramid est écarté de la présidence du groupe. L’année dernière, après avoir été choisi par les députés, puis par le secrétariat général, Ramid a été contraint de démissionner et céder son poste à Abdellah Baha. A l’époque, on parlait « d’instructions claires » de la part du pouvoir qui ne voulait pas d’un Ramid à la tête du groupe parlementaire.
Certains estiment que Ramid aurait déposé sa démission si le SG était revenu sur sa décision après l’avoir élu.
Cette fois, le SG a probablement préféré agir avant de recevoir une quelconque instruction pouvant mettre à mal sa légitimité et donner naissance à une nouvelle crise.
Par ailleurs, le secrétariat général a élu Lahcen Daoudi au poste de vice-président de la Chambre des représentants, en remplacement de Rachid Medaouar, nommé comme secrétaire du bureau. Quant à la présidence de la commission, le parti a choisi Lahbib Choubani s’il conserve la commission législative (lorgnée par la mouvance populaire), dans le cas contraire, ce sera Naïma Benkheldoune qui présidera la commission des Affaires étrangères. Ce sera d’ailleurs une première, puisque jamais une femme n’a présidé une commission parlementaire. Ces postes sont toujours strictement réservés à la junte masculine.

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