Rapport de l’Unicef : 80% des enfants au Maroc bénéficient d’une couverture sociale

Le Maroc a franchi une étape cruciale dans l’amélioration de la protection sociale de ses enfants.

Avancées : Dans son rapport , l’Unicef dresse le bilan des avancées majeures réalisées en 2024 en faveur des enfants au Maroc dans les domaines de la santé et de la nutrition, de l’éducation, de l’inclusion sociale et de la protection de l’enfance. Les détails.

Le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (Unicef) vient de publier un rapport intitulé «Une année d’action au profit de l’enfance au Maroc». Ce document met en exergue les avancées majeures réalisées en 2024 en faveur des enfants au Maroc, dans le cadre du programme de coopération entre l’Unicef et le Royaume. L’année 2024 a été marquée par des transformations significatives dans les domaines de la santé et de la nutrition, de l’éducation, de l’inclusion sociale et de la protection de l’enfance. En matière d’inclusion sociale, l’Unicef accompagne la réforme de la protection sociale. Le rapport souligne que le Maroc a franchi une étape cruciale dans l’amélioration de la protection sociale de ses enfants. Grâce à une réforme ambitieuse, 80% des enfants du pays bénéficient désormais d’une couverture sociale. L’introduction d’allocations mensuelles pour les familles pauvres et vulnérables, pilier du programme «Aide sociale directe» lancé en décembre 2023, marque un tournant historique. Le Maroc est sur le point aujourd’hui d’atteindre une couverture sociale universelle et inclusive pour tous les enfants du pays, concrétisant ainsi l’Objectif de développement durable visant à ne laisser aucun enfant de côté. «Nous espérons que le programme ne laissera aucun enfant vulnérable de côté, notamment les enfants en situation de rue ou migrants, les enfants nés hors mariage ainsi que ceux vivant en institution», explique Karima Kessaba, chargée de la protection sociale à l’Unicef Maroc.

Santé et nutrition

En matière de santé et nutrition, l’Unicef a appuyé le ministère de la santé et de la protection sociale dans trois domaines stratégiques, à savoir : l’amélioration de l’accès et de l’utilisation des soins de santé primaires ; le renforcement des capacités institutionnelles aux niveaux décentralisés ainsi que la promotion de l’adoption de pratiques familiales positives en santé et nutrition. L’Unicef a apporté un soutien technique et financier pour le renforcement de la gestion du Programme national d’immunisation (PNI). Ainsi, 73 professionnels de santé ont été formés aux meilleures pratiques de gestion du programme, des vaccins et de la chaîne du froid. De plus, 350 réfrigérateurs certifiés PQS (Performance, Qualité et Sécurité) ont été achetés et installées dans 101 établissements de santé. L’Unicef Maroc a également fourni des services d’approvisionnement pour 9 vaccins, d’une valeur de 9,6 millions de dollars. Par ailleurs, l’Unicef a collaboré avec le ministère de la santé à l’organisation de campagnes de sensibilisation dans les centres de santé afin de promouvoir le calendrier national de vaccination, touchant ainsi plus de 7 millions de personnes. Une attention particulière a été portée sur la lutte contre la rougeole et sur le faible taux de vaccination contre les infections à papillomavirushumain (HPV). Par ailleurs, une campagne intitulée « Les 1.000 premiers jours, la base d’un avenir meilleur» a été organisée dans l’objectif de promouvoir les pratiques nutritionnelles optimales durant les 1.000 premiers jours de vie de l’enfant. Cette campagne déployée par les services décentralisés du ministère de la santé et de l’INDH a touché 13,5 millions de personnes, dont 1,2 million ont été directement engagées à travers 36.000 séances de sensibilisation organisées à l’échelle nationale.

Education

Sur le volet éducation, malgré les efforts de généralisation de l’éducation préscolaire par le gouvernement, il est estimé que 20% des enfants âgés de 4 à 5 ans n’ont toujours pas accès à ces services, notamment dans les zones à faible densité démographique. Face à cette situation, l’Unicef Maroc a apporté son assistance technique au ministère de l’éducation nationale pour élaborer des scénarios adaptés aux enfants résidant dans ces zones. Le modèle développé, s’appuyant sur des expériences internationales, est actuellement expérimenté dans la région de l’Oriental. Le rapport souligne qu’en collaboration avec le Conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique, une étude sur la mesure des résultats de l’apprentissage précoce et de la qualité (MELQO) est en voie d’achèvement. Cette initiative permet de mesurer la qualité de l’éducation pré-primaire. Pour les enfants plus jeunes, âgés de 0 à 3 ans, l’Unicef a également fourni une assistance technique au ministère de la jeunesse pour développer des normes et standards dans les crèches pour enfants. D’autre part, l’Unicef accompagne le ministère de l’éducation nationale pour réduire le taux d’abandon scolaire. En 2023-2024, environ 294.458 élèves ont quitté l’école, dont 113.777 filles. L’Unicef a continué d’investir dans un modèle multisectoriel visant à garder les adolescentes dans le système scolaire. Les mesures menées par l’Unicef ont conduit à une réduction moyenne de 3,2% du taux d’abandon scolaire dans les districts concernés. Il est à noter que 44.500 adolescents et jeunes ont bénéficié d’interventions pour le renforcement de leurs compétences de vie.

Protection de l’enfance

En réponse aux directives du Chef du gouvernement en 2019, soulignant l’importance de la mise en place de dispositifs territoriaux de protection de l’enfance (DTIPE), 82 décisions gubernatoriales ont été adoptées en 2024 pour la création des comités de protection de l’enfance. À ce jour, seulement 23 de ces comités sont totalement opérationnels, révélant des déficits dans le système de protection de l’enfance. Ces mécanismes de coordination intersectorielle et de gouvernance locale sont cruciaux pour l’implémentation de la politique nationale de protection de l’enfance. Il faut aussi signaler que l’Unicef a fourni une assistance technique à la présidence du ministère public pour développer des outils tels que le guide des indicateurs de performance de la justice pour enfant aidant les magistrats à suivre les enfants impliqués dans des procédures judiciaires. Cela en plus de l’adoption de techniques modernes pour l’accueil et la communication avec les enfants en contact avec la loi et l’utilisation de la visioconférence pour les audiences.