Mon frère est musulman et ceux qui l’ont enlevé sont également des musulmans. Ils connaissent la charia et ils savent que notre religion est basée sur la tolérance et la miséricorde", a affirmé à l’AFP Moustafa Boualem, un infirmier qui vit à Rabat. Les deux employés de l’ambassade, Abderrahim Boualem, 55 ans, chauffeur, et Abdelkrim Mouhafidi, 49 ans, agent d’entretien, s’étaient rendus la semaine dernière dans un véhicule de l’ambassade à la chancellerie marocaine à Amman, pour y percevoir leurs salaires. Ils ont ensuite quitté la Jordanie et sont revenus en Irak jeudi à bord du même véhicule et depuis, l’ambassade est sans nouvelles d’eux, avait indiqué mardi le ministère des Affaires étrangères. "Nous sommes confiants car nous avons foi en Dieu. Mon frère n’a jamais fait de politique et il était chauffeur de taxi à Bagdad avant d’être embauché il y a trois ans par l’ambassade", a-t-il ajouté. Les deux employés, qui résident en Irak depuis une vingtaine d’année, sont mariés à des Irakiennes et M. Boualem est père de trois enfants. "Il faut que les ravisseurs sachent qu’il est le seul soutien pour sa famille car sa femme est aveugle à la suite d’une tumeur au cerveau mal soignée en raison de l’embargo", imposé durant 13 ans à l’Irak après l’invasion du Koweït en août 1990, a indiqué Moustafa Boualem, ajoutant que son frère était diabétique. Sa soeur, Aïcha, qui habite à Al Jadida, 100 km au sud de Casablanca, a également imploré les ravisseurs de laisser la vie sauve à son frère. Le voisin à Rabat d’Abdelkrim Mouhafidi a loué sa droiture. "C’est un homme intègre et apolitique, qui s’était rendu à Bagdad pour gagner sa vie", a affirmé Abdelkrim Chiadri, qui vit dans la médina de la capitale marocaine. Une mission composée de trois diplomates, conduite par Mohamed Azeroual, directeur des Affaires arabes et islamiques au ministère marocain des Affaires étrangères, s’est rendu mardi à Amman en vue de "contribuer aux efforts de recherches en cours des deux employés de l’ambassade", a précisé le responsable marocain cité par l’agence de presse marocaine Map. Les rapts et assassinats en juillet de deux diplomates algériens et du chargé d’affaires égyptien avaient été également revendiqués par le groupe du chef d’Al-Qaïda en Irak Abou Moussab Al-Zarqaoui.