Véritable crise de confiance que celle dont font l’objet les anti-inflammatoires inhibiteurs de la Cox-2 (coxibs), responsable des effets toxiques sur le rein et l’estomac.
À l’origine de cette crise de confiance, la polémique qui avait suivi le retrait volontaire de Vioxx du marché mondial, le 30 septembre dernier, suite à une étude clinique, étalée sur 3 ans, dont les résultats intermédiaires ont mis en évidence un doublement du risque relatif d’événements cardiovasculaires confirmés (infarctus du myocarde et accidents vasculaires cérébraux).
Cela avait, tout simplement, eu pour corollaire d’entraîner un « vice de raisonnement » et la famille des coxibs fut taxée des pires maux, résultats d’interprétations erronées. Car, avant tout, ce retrait était volontaire et aucun organisme réglementaire ne l’avait ordonné. De plus, le Comité consultatif de la Food and Drug Administration a même recommandé la poursuite de la commercialisation aussi bien de Celebrex et Bextra, mais aussi de Vioxx, mettant en exergue l’importance de ces produits dans le traitement symptomatique d’affections rhumatismales.
Parallèlement et dans l’optique de lever toute ambiguïté, les autorités réglementaires européennes et le Comité consultatif de la FDA ont décidé le maintien des inhibiteurs de la Cox-2 sur le marché. Ainsi, l’analyse du rapport bénéfice/risque reste favorable à la prise des coxibs, sous réserve du respect de nouvelles conditions d’emploi.
Dorénavant, souligne l’AFSSAPS (L’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé), « les coxibs sont contre-indiqués chez les patients présentant une maladie cardiaque ou une maladie cérébro-vasculaire. » Au Maroc, le Celecoxib est le seul inhibiteur spécifique de la Cox-2 disponible sur le marché. Dr. Roqaï Chaoui, président de la Société marocaine de rhumatologie, relativise les risques et estime qu’il faut juste respecter certaines règles de prescription.
Il insiste sur la « contre-indication absolue chez les patients qui ont une maladie cardiovasculaire », passant par « l’observation d’une grande prudence chez les sujets à risques cardiovasculaires » et « l’utilisation de ces médicaments aux doses minimales efficaces pendant des périodes les plus courtes possibles », conformément aux recommandations des autorités réglementaires internationales.