Société

Réaction : La colère de Robert Assaraf

La cérémonie, à Paris, du vendredi 20 décembre 2002, restera une journée du souvenir et de l’émotion pour les Marocains. Elle est, pour la mairie de Paris, un témoignage historique avec la création d’une Place Mohammed V, en présence du Roi du Maroc Mohammed VI et le Président de la République, Jacques Chirac et le maire Bertrand Delanoë accompagné de plusieurs personnalités socialistes, en particulier. Certes, étaient aux côtés de Sa Majesté, Son Altesse Royale le Prince Moulay Rachid et leurs Altesses Royales les Princesses, épouse, soeurs et tantes de Sa Majesté, l’illustre famille Royale venue honorer Mohammed V le vainqueur de l’indépendance et de la réunification du Royaume du Maroc. Ce grand homme représente, également pour les Juifs marocains, un «juste des nations», un souverain qui les a sauvés de la barbarie nazie, adoptée par le régime de Vichy et la Résidence du Protectorat du Maroc. Ce grand Sultan-rejetant la pression du général Nogués-a été reconnu comme un des Chefs d’Etat, arabe et musulman, qui s’est engagé aux côtés du Président Roosevelt, de Winston Churchill et du général de Gaulle, à Anfa en novembre 1942. Le Sultan qui a mobilisé 100.000 Tabors pour participer à la défaite d’Hitler. Ces guerriers, dont les commandants, à la campagne d’Italie, les généraux Juin et Guillaume ont osé exiler, en 1953, leur sultan vénéré, activant la libération du Maroc. Pour les Juifs Marocains, cette période de courage et d’honneur, la journée de l’hommage rendu à Mohammed V-compagnon de la Libération depuis 1945-a été le retour pathétique à un souvenir d’émotion et de forte reconnaissance, jamais oublié.
C’est pourquoi, de très nombreuses personnalités du Judaïsme marocain à travers le monde, ont été salies par le comportement de l’ambassadeur du Maroc à Paris, qui a «oublié» par inconscience morale ou sous la pression d’hommes sans honneur de la communauté juive, dit-on, de les faire inviter, selon ses attributions, par le service du protocole français chargé de la manifestation parisienne.
Un ambassadeur planté à Paris depuis trop d’années sans apport pour les intérêts du Maroc et de tous les Marocains, a oublié «volontairement», même si cet oubli serait une pression à laquelle il s’est soumis.
Les nombreuses personnalités originaires du Maroc-en France et dans les autres pays-sont tristes d’avoir été écartées par ceux qui se disent les «Juifs du Maroc » et se prétendent les représentants uniques du judaïsme marocain mondial. Car, au-delà de leur tristesse, ces personnalités considèrent qu’elles avaient le «droit» de participer à l’évocation et à l’hommage d’un Souverain auquel elles restent attachées par leur reconnaissance et leur fidélité au sauveur, au «Juste des Nations».
Nous regrettons la misère de certaines manipulations de nos sentiments et la mise en cause de nos droits de « sujets» attachés avec fierté à la Monarchie marocaine. Il s’agit, comme certains les appellent, des «écarts de tirages» de notre Judaïsme, accrochés à une oligarchie d’autrefois, inventée par le Protectorat colonialiste et raciste sous Vichy.
Au delà de l’erreur «technique » de l’ambassadeur du Maroc, l’essentiel pour nous-Juifs marocains ou simples originaires du Maroc-est d’affirmer à Sa Majesté, Son Altesse Royale le Prince Moulay Rachid et leurs Altesses Royales les Princesses, à toutes les personnalités de la société marocaine et aux représentants du peuple marocain, que certains ont été blessés. Ils n’acceptent pas de n’avoir pas pu participer, aux côtés de la grande famille Alaouite, à un hommage national et familial. Ils veulent répéter publiquement leurs liens d’affection à leurs racines millénaires et leur attachement à Sa Majesté le Roi du Maroc.
Dans leur attachement à leur pays d’origine, ces personnalités rappellent que chaque génération raconte le souvenir affectueux au Grand Roi, bien-aimé de nos grands-parents, le Sultan Moulay Hassan ; au Roi courageux et bienveillant, appelé le Juste des Nations par nos parents, le Roi Mohammed V ; notre homme de la paix, le Roi généreux, lucide et constructeur de l’unité du Maroc, le Roi Hassan II.
Aujourd’hui, les Juifs à travers le monde, dans leur grande majorité, sont assurés que Sa Majesté Mohammed VI, saura consolider, pour nos enfants et nos petits-enfants, un Maroc moderne et démocratique dont tous restent fiers……
Un dernier mot, pour expliquer la réalité et la profondeur de la «tristesse» devant la salissure des «oubliés». Voilà ce que certains ont dit dans leur émotion : «Nos grands-parents et nos parents ont installé la photographie du «Malik Sidi Mohammed El Khamiss», dans leur salon, partout dans le monde y compris en Israël… Nous avons rajouté, naturellement, le portrait du « Malik Hassan Tani»et beaucoup, aujourd’hui «Sa Majesté Mohammed VI». Toutes les associations ou oeuvres des originaires du Maroc, partout, ajoutent à chaque occasion, le drapeau national du Maroc, celui du peuple marocain…. Aussi, dans cette triste ambiance, en dehors de notre émotion blessée, cette erreur, cet «oubli» ou manipulation restera sans effet sur notre attachement à nos racines marocaines et au Roi du Maroc……»

• Robert Assaraf
Président international du Judaïsme marocain et du Centre international de recherche sur les Juifs du Maroc (Marrakech le 22 décembre 2002)

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