Au début de chaque ram-adan, les débats se multiplient sur le changement du régime alimentaire pendant le mois sacré, durant toute sa première semaine. Mais généralement, la question n’est plus évoquée après l’Aïd Al Fitr. En effet, après un mois de jeûne, caractérisé notamment par un régime alimentaire spécial, selon les traditions de chaque société, les musulmans passent promptement à un autre régime. Passage qui risque d’avoir, directement ou indirectement, des répercussions négatives sur la santé si l’on ne respecte pas certains critères recommandés par les spécialistes en la matière. Dans ce cadre, selon le docteur Saäd Ben Mansour, gastrologue, trois cas se présentent. Pour les personnes normales, ayant jeûné le mois de ramadan sans difficulté, M. Ben Mansour, souligne qu’il faut aller tout doucement, dès le premier jour, le matin, à midi et le soir. Avant de rejoindre la normale des trois grands repas habituels, petit-déjeuner, déjeuner et dîner, il juge nécessaire de «faire cinq petites collations en respectant le principe selon lequel l’estomac est considéré comme un petit sac». Lequel doit être rempli par un tiers d’aliments et un tiers d’eau. Le dernier tiers restera réservé à la circulation d’air, dit-il. Dans le même sens, ajoute le docteur Ben Mansour, il faut également respecter le principe de ne pas manger à chaque repas pendant les premiers jours jusqu’à rassasiement. De la sorte, le corps humain s’habituera progressivement au régime habituel, juge-t-il. Pour les jeûneurs ayant rencontré des difficultés pendant le mois de ramadan, notamment des douleurs abdominales sous le sternum, M. Ben Mansour juge qu’il est préférable de consulter des médecins. Car, argue-t-il, ils risquent d’être des ulcéreux méconnus. Pour ce fait, la consultation leur permettra d’obtenir un traitement de nature à mettre un terme au mal. Et d’ajouter, qu’en l’absence de traitement, cet état de choses pourrait les amener à des complications dont les plus graves, parfois mortelles, sont la perforation de l’ulcère et l’hémorragie digestive. S’agissant des personnes n’ayant pas jeûné, pour des raisons ou d’autres, il s’avère que vu les traditions et les contraintes de la société, ils n’auraient pas pu suivre leur régime alimentaire normal pendant le mois de ramadan. La reprise des trois collations habituelles, pour cette catégorie, souligne le docteur Ben Mansour, obéit également au même principe que les gens ayant jeûné le mois de ramadan sans difficulté.