Le gouvernement britannique partage les préoccupations de son homologue marocain au sujet de l’implication croissante de l’organisation Al-Qaida au Maghreb Islamique (Aqmi) dans des activités criminelles à travers la région. C’est ce qu’a indiqué Alistair Burt, ministre au Foreign Office chargé du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, jeudi 27 janvier, au siège du parlement britannique lors d’un débat subsidiaire tenu au sujet de la question du Sahara. M. Burt a souligné que la récente découverte d’une importante cache d’armes d’Al Qaïda au Maghreb dans la région d’Amgala suscite les préoccupations. En l’absence d’une solution de la question du Sahara, «il y a peu de chance d’une amélioration significative des relations entre le Maroc et l’Algérie», a, par ailleurs, souligné Le responsable. «Le problème du Sahara continue d’entraver une coopération significative à travers le Maghreb dans le domaine de lutte contre la menace posée par les groupes extrémistes», a noté le responsable au siège du Parlement britannique. M. Burt s’est, par ailleurs, félicité de «l’atmosphère de cordialité et de respect», qui a marqué le dernier round de discussions informelles, tenu à Manhasset (près de New York) sous l’égide de l’envoyé personnel du secrétaire général pour le Sahara, Christopher Ross, en présence des délégations représentant le Maroc, l’Algérie, la Mauritanie et le Polisario. Les risques de la prolifération des activités terroristes d’Al Qaïda au Maghreb islamique en cas de persistance du conflit du Sahara ont également été pointés du doigt, jeudi 27 janvier, à Barcelone par Chema Gil, journaliste espagnol, spécialiste de la question du Sahara. Ceci en marge d’une conférence de presse, donnée par le collectif des avocats belges de la famille marocaine Rachidi, victime de l’exploitation, à des fins politiques, par la chaîne de télévision espagnole Antena3 d’images montrant les corps de quatre de leurs parents sauvagement assassinés en janvier 2010 à Casablanca.
«L’ONU ne doit pas rester les bras croisés. Elle doit saisir la grande opportunité qu’offre l’initiative marocaine d’autonomie pour résoudre une fois pour toutes le problème du Sahara», a indiqué Chema Gil. Le plan d’autonomie marocain, salué par plusieurs Etats influents sur la scène politique internationale tels la France, les Etats-Unis et l’Espagne, «répond parfaitement aux attentes des Sahraouis», a estimé l’écrivain et journaliste espagnol. Le Polisario a atteint un «niveau de déliquescence sans précédent qu’il pourrait facilement tomber dans l’escarcelle d’Aqmi», a noté l’analyste espagnol, rappelant que plusieurs médias internationaux avaient fait état de l’infiltration des séparatistes par cette organisation terroriste. «Le Polisario, créé par l’Algérie, s’est d’ailleurs livré à maintes reprises à des actions terroristes contre des civils espagnols», a rappelé Chema Gil, soulignant que les séparatistes représentent une menace pour la paix et la stabilité de l’ensemble des pays de la région maghrébine. «Soutenu par l’armée algérienne, le Polisario viole au quotidien les droits de l’Homme dans les camps de Tindouf», a ajouté l’écrivain et journaliste espagnol mettant l’accent sur la nécessité d’une intervention des Nations unies pour permettre au HCR de réaliser un recensement crédible et fiable des Saharouis séquestrés dans ces camps. Selon lui, plusieurs Sahraouis ayant pris récemment la fuite des camps de Tindouf ont été pris en chasse de nuit par des militaires algériens à bord d’hélicoptères, rappelant qu’en dépit de la répression, des centaines de séquestrés ont réussi à s’évader de Tindouf.