Société

Religion : Les Grands Imâms du Passé (1)

Sheikh Muhyiddîn `Abd Al-Qâdir Al-Jîlânî (1077 A.D./472 H. – 1166 A.D./561 H.) fut le phare de son époque dans les sciences spirituelles et les disciplines relatives à la Loi divine. Sa réputation fut telle dans les sciences du soufisme et de la sharî`a qu’il finit par être connu comme le pôle de l’Islam et des Musulmans (Qutb Al-Islâm wa Al-Muslimîn). Il s’agit du noble Sheikh, le pieux, le modèle, Abû Muhammad `Abd A-Qâdir Ibn Abî Sâlih Mûsâ Jankî Dôst Ibn Abî `Abd Allâh Ibn Yahyâ Az-Zâhid (le dévot) Ibn Muhammad Ibn Dâwûd Ibn Mûsâ Ibn `Abd Allâh Ibn Mûsâ Al-Jûn Ibn `Abd Allâh Al-Mahd Al-Mujall Ibn Al-Hasan Al-Muthannâ Ibn Al-Hasan Ibn Alî Ibn Abî Tâlib, que Dieu l’agrée. Ainsi, sa lignée rejoint-elle du côté paternel la branche florissante de l’Imâm Al-Hasan Ibn `Alî Ibn Abî Tâlib, que Dieu les agrée tous deux.
Du côté maternel, il est le fils de Umm Al-Khayr Fâtimâh Bint Abî `Abd Allâh As-Sawma`î. Sa mère fut, selon l’expression même d’Ibn Al-Wardî, « dotée d’états spirituels et de prodiges ». Quant à son grand-père maternel, Sheikh Abî `Abd Allâh As-Sawma`î, il est originaire de « Jîl », encore appelé « Kîl » ou « Kilân » ou « Jilân » dont il était l’un des plus nobles savants.
Il naquit dans la cité de Jîlân, dans la province nord-est de la Perse, en l’an 1077 A.D. A l’âge de dix-huit ans, il partit pour Bagdad à la poursuite de la connaissance et de la guidance divines. Ses premiers maîtres en Loi divine furent le Sheikh Abû Al-Wafâ Ibn `Aqîl, le Sheikh Muhammad Ibn Al-Hasan Al-Baqlânî et Abû Zakariyâ At-Tabrîzî. A l’ombre de ces trois grands, il apprit la science de l’exégèse du Coran, la science du Hadîth, la science de la vie du Prophète (sîrah), la théologie, la jurisprudence (fiqh), la grammaire, la récitation du Coran et la philologie. Il étudia l’école de jurisprudence hanbalite, mais il donnait aussi des verdicts religieux (fatwâ) selon l’école chaféite. Il connaissait le Coran par coeur, et le récitait dans sept lectionnaires. Après avoir acquis la maîtrise de treize disciplines relatives aux sciences religieuses et des sciences connexes, il se tourna alors vers la voie spirituelle sous la guidance du Sheikh Hammâd Ibn Muslim Ad-Dabbâs. Il reçut l’initiation dans la voie des chercheurs du Sheikh Al-Mubârak Sa`îd Ibn Al-Hasan. Le Sheikh Al-Mubârak Sa`îd fut le Sheikh de la plupart des plus grands chercheurs et maîtres de son temps à Baghdâd. Son rayonnement. Sheikh `Abd Al-Qâdir Al-Jîlânî reçut l’ijazah (autorisation et certificat d’un savant reconnu) et la direction de la tarîqah (voie – désigne en général une confrérie soufie) à l’âge de cinquante ans, de son Sheikh, Sheikh Al-Mubârak Sa`îd. Peu de temps après avoir reçu le titre officiel de Sheikh At-Tarîqah, on le reconnaissait dans la cité et ses environs comme un grand maître, et comme la source à laquelle tous les coeurs habités d’un désir ardent devaient se tourner pour trouver la guidance et l’illumination propres à diriger les coeurs sur la voie de l’amour divin et de l’inspiration divine.
Notre maître `Abd Al-Qâdir raconte : « Au commencement, seules quelques personnes fréquentaient mon groupe. Quand de plus en plus de gens eurent entendu parler de moi, l’école devint surpeuplée. Je pris alors l’habitude de m’installer dans la mosquée de Bâb Al-Hilbah, qui finit par être trop petite pour accueillir le grand nombre de gens qui venaient m’écouter. Ils venaient même au milieu de la nuit, portant des lampes et des bougies pour voir.
Finalement, le lieu ne put contenir les foules, et on transporta la chaire d’où j’enseignais sur une voie de circulation, puis dans les faubourgs de la ville, dans un endroit qui devint le nouveau lieu de rassemblement. Les gens y venaient à pied, à cheval, à dos de mule, d’âne ou de chameau. On put voir jusqu’à soixante-dix mille auditeurs assistant à ces rassemblements ». Le grand savant indien Sheikh Abû Al-Hasan `Alî An-Nadwî Al-Hasanî dit à ce sujet : « Près de soixante-dix mille personnes assistaient à son assemblée. Plus de cinq milles juifs et chrétiens sont rentrés en islam par ses efforts. »
Dans ces rassemblements, il enjoignait aux gens de faire le bien, et les dissuadait de commettre le mal. Son conseil s’adressait aux ministres, aux gouverneurs, aux juges, à ses disciples et aux gens ordinaires. Selon l’Imâm Ibn Kathîr, le grand exégète et historien : « Il se tenait debout dans les mosquées et réprimandait publiquement les gouverneurs qui commettaient le mal. Il le faisait en présence de tous, qui pouvaient ainsi en témoigner, dans des interventions publiques. Il évitait toutes les formes de conciliabule politique, et ne craignait personne quand il parlait, sinon Dieu le Tout Puissant. Aucun reproche ne l’affectait ». Un jour, comme le calife du monde islamique venait de nommer une personne injuste comme grand juge, notre maître `Abd Al-Qâdir Al-Jîlânî se leva, dans la plus grande mosquée de Bagdad, pour prononcer le sermon du vendredi. Il s’y adressa directement au calife. Il dit :  » Tu as désigné le pire des injustes pour juger des affaires des musulmans ! Que répondras-tu demain au Seigneur des mondes, au Plus Miséricordieux des miséricordieux ?  » Entendant cela, le calife trembla de peur. Versant des larmes abondantes, il se hâta, après la prière, de démettre ce juge.

Traduit par Abdallah Tazi
islamophile.org

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