Société

Religion : Les Grands Imâms du Passé : l’Imâm Ash-Shâfi`î (1)

Le deuxième siècle de l’Hégire témoigna de l’apparition de deux grandes écoles de jurisprudence islamique : l’école dite de l’opinion (Madrasat Ar-Ra’y) et celle appelée l’école du Hadîth (Madrasat Al-Hadîth). La première des deux écoles vit son avènement en Iraq pour prolonger l’approche juridique de notre maître Abd Allâh Ibn Mas`ûd, que Dieu l’agrée, qui a séjourné en ces terres iraqiennes fécondes. Ses disciples ont hérité sa généreuse science et l’ont transmise et propagée. Ibn Mas`ûd fut influencé par la méthodologie de notre maître, Al-Fârûq, `Umar Ibn Al-Khattâb, que Dieu l’agrée, dans la déduction subtile des jugements légaux et le recours à l’opinion dans l’absence d’un texte du Livre de Dieu ou de la Sunnah de notre bien-aimé, le Messager d’Allâh, paix et bénédiction de Dieu sur lui.
Parmi les célèbres disciples d’Ibn Mas`ûd citons `Alqamah Ibn Qays An-Nakh`î, Al-Aswad Ibn Yazîd An-Nakh`î, Masrûq Ibn Al-Ajda` Al-Hamadhânî, Shurayh Al-Qâdî, qui étaient tous parmi les éminents juristes du premier siècle de l’Hégire. Puis, la direction de l’école de l’opinion arriva à Ibrâhîm Ibn Yazîd An-Nakh`î, le grand juriste de l’Iraq qui eut pour disciple et successeur Hammâd Ibn Sulaymân. Hammâd fut un Imâm et un Mujtahid, disposant dans un large cercle de Fiqh et d’un grand nombre d’élèves, dont le célèbre Imâm Abû Hanifah qui lui succéda à la tête de l’enseignement du Fiqh à Kûfâ. Ce noble Imâm eut un grand nombre de disciples fidèles et dévoués qui ont porté sa science et l’ont transmise comme l’Imâm, le juge, Abû Yûsuf, Muhammad Ibn Al-Hasan, Zufar, Al-Hasan Ibn Ziyâd et d’autres encore qui ont renforcé l’édifice de cette école et sa formalisation.
La deuxième école quant à elle, l’école du Hadîth, se développa au Hijâz, héritière d’Ibn `Abbâs, Abd Allâh Ibn `Umar, la Mère des Croyants, la véridique, la fille du véridique, Aïsha et d’autres juristes parmi les compagnons qui ont séjourné à la Mecque ou à Médine. Cette école fut représentée par un grand nombre d’Imâms, comme Sa`îd Ibn Al-Musayyab, `Urwah Ibn Az-Zubayr, Al-Qâsim Ibn Muhammad, Ibn Shihâb Az-Zuhrî, Al-Layth Ibn Sa`d et Mâlik Ibn Anas. Cette école, comme la première, s’attache au Coran et à la Sunnah. Dans l’absence d’un texte puisé dans ces deux sources infaillibles de la législation islamique, les opinions des compagnons et leurs traditions étaient alors prises. Il est vrai que, par rapport aux terres d’Iraq, la société mecquoise et médinoise semble moins exposée à de situations et incidents juridiques nouveaux qui motiveraient un élargissement de la déduction des jugements légaux.
Lorsque notre maître l’Imâm Ash-Shâfi`î entra sur la scène des sciences islamiques, les polémiques avaient déjà éclaté entre les deux écoles. Il prit une position médiane et résorba des polémiques par sa méthodologie qui réunit autant que possible les deux écoles, après avoir été un disciple de grandes figures de l’école du Hadîth comme l’illustre Imâm Mâlik, mais aussi un disciple de Muhammad Ibn Al-Hasan Ash-Shaybânî de l’école de l’opinion.
Sa naissance et sa jeunesse
Dieu a voulu que l’année 150 A.H. soit une année de deuil pour les musulmans qui ont vu partir l’Imâm Abû Hanîfah, répondant à l’appel du Très-Haut après avoir servi le Fiqh et l’Islam. Mais, la Sagesse divine a voulu que l’année de la mort d’un grand Imâm de la communauté soit elle-même l’année de naissance du soleil des juristes, le défenseur de la Sunnah, le modèle des savants, l’Imâm prééminent, Abû Abd Allâh Muhammad Ibn Idrîs Ibn Al-`Abbâs Ibn `Uthmân Ibn Shâf`î, dont la lignée se croise avec celle du Messager d’Allâh au niveau de Abd Manâf. L’Imâm Ash-Shâfi`î a grandi orphelin. Sa noble mère veilla sur son éducation et le combla dans sa tendresse. Agé de deux ans, sa mère l’emmena à la Mecque pour qu’il grandisse dans sa famille, comme les autres enfants de sa tribu Qurayshite, dans cette terre sainte où séjournaient un grand nombre de juristes et savants du Hadîth. Il mémorisa le Noble Coran avant l’âge de sept ans et commença à assister aux cercles de science. Dieu a doté le jeune Imâm d’une grande soif pour la science et lui fit aimer son acquisition. L’Imâm dans son enfance n’avait pas les moyens d’acheter des feuilles pour ses études, il se contenta de faire des inscriptions sur les peaux d’animaux, sur des feuilles de palmier et des os de chameaux. Il fréquenta les cercles de science, apprit le Hadîth et partit dans les tribus du désert pour perfectionner sa prononciation et son éloquence. Il demeura ainsi sept ans chez la tribu de Hudhayl qui était la plus éloquente de toutes les tribus; il apprit leur poésie, s’imprégna de leur éloquence puis retourna à la Mecque.

• Par Ahmad .G

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