"J’étais dans le bus et j’ai entendu une détonation incroyable, je me suis retournée et le bus à impériale (qui était derrière) était soulevé dans les airs", a déclaré un témoin, Belinda Seabrook.
Elle explique qu’elle se trouvait à "20 mètres" de l’explosion, qui a eu lieu près de Russell Square dans le quartier où se trouve le British Museum.
Scotland Yard a fait état au total de sept explosions, six dans le métro et une dans dans un autobus. Le premier bilan fait état de deux morts et de nombreux blessés, dans ce carnage perpétré à une heure de pointe, vers 09h00 locales (08h00 GMT).
"Il doit y avoir beaucoup de morts, car tous les autobus étaient surpeuplés, ils refusaient les gens aux stations de métro", a ajouté ce témoin.
"Il y a eu une forte détonation et le train s’est arrêté. Les gens ont commencé à paniquer, à crier et à pleurer alors que de la fumée sortait des rames", rapporte pour sa part Arash Kazerouni, 22 ans, qui se trouvait dans le métro lorsqu’une des explosions a eu lieu, près de la station Liverpool Street.
"Alors qu’ils nous menaient vers un endroit sûr, je suis passé à côté de la rame où l’explosion a eu lieu. C’était la deuxième en partant de la motrice. Le métal était totalement distordu et des gens à l’intérieur étaient secourus par des ambulanciers", a-t-il rapporté.
"Un homme était soigné sur les rails. Ses vêtements étaient déchirés et il semblait grièvement brûlé", a-t-il expliqué, ajoutant: "Tout cela vous dit qu’il faut apprécier la vie, on ne sait pas ce qui vous attend au tournant".
Toujours près de Liverpool Street, une jeune femme d’environ 25 ans, totalement paniquée à la sortie du métro, explique: "Il y a eu de la fumée. Tout le monde a commencé à paniquer. J’ai cru que j’allais mourir. Nous avons été évacués".
Des explosions ont eu lieu à Edgware Road, King’s Cross, Liverpool Street, Russell Square, Aldgate East et Moorgate, soit pour la plupart dans le coeur de la City, le quartier londonien des affaires.
A l’écart des zones touchées, les gens, restaient cependant assez calmes en fin de matinée, cherchant des informations, rares, sur la situation.
Dans le East India Arms, un pub situé à quelques mètres du cordon de police qui bloque l’accès à la station d’Aldgate, sur Fennchurch Street, quelques clients, la plupart en costume cravate, sont cloués devant la télévision.
Dans la rue, parmi les dizaines de personnes qui font le pied de grue au bas des bâtiments, les chiffres de victimes les plus invraisemblables circulent, alors que les sirènes de voitures de police et de véhicules de pompiers sillonnent le quartier.
Hayley, 25 ans, abritée sous son parapluie, raconte comment elle a été évacuée de son bureau, à quelques mètres de la station d’Aldgate, à 09h45.
"On nous a dit de sortir tout de suite, mais personne ne nous a dit pourquoi. Et je suis resté là pour essayer de savoir", explique cette jeune femme qui travaille pour Dennis n.claytons, un courtier en assurances.
Au Starbucks Coffee, à quelques mètres de là, quelques employés de la Lloyds TSB, une grande banque mondiale, boivent un verre, montrant un flegme qui contraste avec la Une de l’Evening Standard, le quotidien du soir britannique, dans la rue : "Explosions dans le métro: des passagers tués".
Au-dessus du quartier, un hélicoptère effectue une ronde incessante. Des journalistes ont installé sur des trépieds des caméras de télévision, mais il n’y a presque rien à filmer, si ce n’est quelques véhicules de pompiers immobiles et des policiers en jacquette jaune fluo.
Par Olivier Lucazeau
AFP