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Retraite : Le gouvernement lance une étude

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La première étude confiée à un prestataire externe avait conclu à la possibilité de mettre en place un système bipolaire mais il n’a pas détaillé le paramétrage, d’où la nécessité de lancer une deuxième étude qui devra apporter des propositions concrètes par rapport à ce paramétrage.

Le gouvernement avait choisi le mois d’août dernier via le ministère de l’économie et des finances de lancer un appel d’offres pour la réalisation d’une étude. Cette dernière qui doit durer entre 9 et 12 mois doit permettre à l’Exécutif la mise en place d’un système de retraite bipolaire. Selon ce schéma, le système de retraite reposera sur deux pôles, l’un réservé aux fonctionnaires du secteur public alors que le deuxième pôle bénéficiera aux salariés du privé. Concrètement, l’étude en question sera un premier pas vers l’adoption d’une loi-cadre déterminant les étapes à suivre pour assurer une convergence vers un système bipolaire. Les responsables ont prévu une enveloppe budgétaire de 6,7 millions de dirhams pour la réalisation de l’étude.

Cette dernière portera notamment sur la révision des cotisations des adhérents dans les secteurs privé et public, les critères pris en compte pour bénéficier d’une retraite anticipée, l’équilibre financier des caisses des deux pôles, leur continuité et la valeur des pensions qui seront versées aux bénéficiaires. Selon le directeur général de la Caisse marocaine des retraites, Lotfi Boujendar, l’étude sera lancée dans les prochaines semaines et va nécessiter douze mois. Le responsable a expliqué que la première étude confiée à un prestataire externe avait conclu à la possibilité de mettre en place un système bipolaire mais il n’a pas détaillé le paramétrage, d’où la nécessité de lancer une deuxième étude qui devra apporter des propositions concrètes par rapport à ce paramétrage.

Ainsi, c’est sur la base des résultats de cette étude que les membres de la commission nationale chargée de la réforme des retraites vont lancer les négociations avant de valider le scénario optimal et le mettre en œuvre. Le lancement de cette étude intervient après la mise en œuvre dès 2016 d’une première réforme paramétrique qui a touché le régime des pensions civiles au sein de la CMR. Ladite réforme avait concerné trois principaux facteurs, à savoir l’âge de départ à la retraite dans la fonction publique, le taux de cotisation ainsi que la méthode de calcul de la pension. Bien qu’elle soit importante, cette réforme reste insuffisante. Dans ce sens, le dernier rapport de la Cour des comptes explique qu’au moment où le nombre des retraités est passé à 358.000 en 2017 contre 337.000 en 2016, les contributions recouvrées en 2017 ont atteint 18,6 milliards DH (MMDH) pour un total de retraites payées de 24,2 MMDH.

Comme résultat direct de cette situation, le régime civil a enregistré un déficit technique de 5,6 milliards de dirhams l’an dernier, contre un déficit de 4,76 milliards en 2016. C’est dans ce sens que le premier président de la Cour, Driss Jettou, avait attiré l’attention il y a quelques jours devant le Parlement avec ses deux Chambres sur les «risques élevés que présentent les indicateurs du déficit de la Caisse marocaine des retraites (CMR) sur l’équilibre des finances publiques, en dépit de l’importance de la réforme entreprise par le gouvernement, entrée en vigueur à partir d’octobre 2016». Le patron de la Cour des comptes a, en outre, considéré que toutes les prévisions actuarielles indiquent que l’accroissement des engagements du système vis-à-vis des retraités, y compris ceux qui en bénéficieront ultérieurement, «restera plus élevé que celui de ses ressources, en raison d’une multitude de facteurs».

Il a notamment cité le rythme de promotion dans la fonction publique qui débouche sur le reclassement quasi automatique d’une partie des fonctionnaires en cadres. «De ce fait, la part des cadres parmi les nouveaux retraités est passée de 79,5%, en 2016, à 88,6% en 2017, ce qui se traduit par une forte augmentation du niveau des retraites», avait-il expliqué. M. Jettou avait dans ce contexte relevé que la moyenne des retraites pour l’ensemble des affiliés au système a atteint, en 2017, un montant de 7.162 DH, au moment où elle a atteint, pour les fonctionnaires admis à la retraite pour la seule année 2017, un montant de 10.126 DH, soit une différence de plus de 41 %. A noter enfin que la réforme paramétrique de 2016 est appliquée graduellement par les pouvoirs publics. Dans ce sens, de nouveaux paramètres seront activés dès 2019.

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