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Retraites : La CMR aura besoin d’environ 14 MMDH par an pour financer son déficit

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Elle épuisera ses réserves d’ici 2028

Lors d’une journée d’étude sur «La pérennité des régimes de retraites à l’aune de la généralisation de la protection sociale» à la Chambre des représentants, la ministre de l’économie et des finances, Nadia Fettah Alaoui, a indiqué que les régimes de retraite ont collecté un montant de 62,74 milliards de dirhams de cotisations et contributions en 2020. La ministre a précisé que les prestations servies se sont établies à 67,9 MMDH, dont 32,6 MMDH de la Caisse marocaine des retraites (CMR) et 22,9 MMDH de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS). En outre, Mme Fettah Alaoui a signalé que les actifs cotisants couverts par les régimes de retraite ont atteint en 2020 plus de 4,5 millions de personnes. L’effectif des bénéficiaires s’est établi à plus de 1,4 million de personnes. Lors de son exposé, la ministre a mis en exergue les défis auxquels sont confrontés les régimes de retraites (secteurs public et privé) en notant que le système de retraite actuel est caractérisé par une hétérogénéité à plusieurs niveaux.

Concernant l’état actuel du régime des pensions civiles après la réforme paramétrique entrée en vigueur en 2016, la ministre a soulevé que le système épuisera ses réserves (70 MMDH) d’ici 2028. Pour faire face à ses obligations par la suite, la CMR aura besoin d’environ 14 MMDH par an pour financer le déficit du système. «Le niveau actuel du taux de cotisation (28%) et l’âge légal de départ à la retraite (63 ans) ne laissent qu’une faible marge pour adopter une nouvelle réforme paramétrique», a-t-elle fait remarquer. L’horizon à court terme de la pérennité du système rend l’impact de la réforme paramétrique limité à réduire la dette implicite sans aborder la problématique de l’épuisement des réserves du système, a poursuivi la ministre. Elle a aussi relevé que «le système est actuellement équilibré par rapport aux droits acquis après la réforme de 2016, la dette implicite actuelle étant particulièrement importante pour les droits acquis dans le passé». Concernant la mise en œuvre de la généralisation de l’AMO, le ministre délégué chargé du budget, Faouzi Lakjaâ, a relevé l’adhésion de 561.898 travailleurs non-salariés jusqu’à février 2022 contre 10.045 en octobre 2021. Le ministre a précisé que l’âge moyen des personnes concernées se situe autour de 50 ans. M. Lakjaâ a mis en avant l’impératif de prendre les mesures nécessaires pour atteindre les 3,2 millions adhérents d’ici fin juin. Rappelons que dans le cadre de ce méga-chantier, il est prévu l’élargissement de la base d’adhérents au système de retraite en y incorporant près de 5 millions de Marocains parmi la population active non titulaire d’un droit à une pension.

Pour sa part, le directeur général de la CNSS, Hassan Boubrik, a mis l’accent sur les changements démographiques que connaît le Maroc avec le vieillissement de la population et l’amélioration de l’espérance de vie qui a augmenté de 5 ans entre 2004 et 2020. Il a ainsi mis l’accent sur le repli du coefficient démographique du système de pensions géré par la CNSS, en soulignant la nécessité de mettre en œuvre une réforme à ce système à même d’accompagner ces changements démographiques et garantir sa pérennité financière. De son côté, le directeur de la branche Prévoyance à la CDG-Prévoyance -Caisse nationale de retraites et d’assurances- Collectif d’allocation de retraite, Mohamed Ali Bensouda, a relevé que la pérennité est une question primordiale qui doit être abordée dans toutes ses dimensions techniques, financières, sociales et pratiques. Ce dernier a estimé que l’accélération des réformes paramétriques est un préalable pour préparer les bases d’un nouveau système de retraite durable qui permettra le passage à une réforme globale. Selon M. Bensouda, la répartition équitable des dettes implicites entre l’ensemble des parties concernées est une condition pour évoluer vers un nouveau système durable.

Par ailleurs, le secrétaire général du Conseil économique, social et environnemental (CESE), Younes Benakki, a fait savoir que le Conseil recommande d’accélérer les efforts de toutes les parties prenantes à même de renforcer les équilibres des systèmes de retraite. Ainsi, le CESE propose de procéder à l’instauration d’un régime national de retraite unifié basé sur trois piliers, à savoir un régime obligatoire de base, un régime complémentaire obligatoire contributif pour les revenus supérieurs au plafond et un régime individuel facultatif en capitalisation. Le Conseil recommande aussi l’instauration d’un «revenu minimum vieillesse» qui ne soit pas inférieur au seuil de pauvreté au bénéfice des personnes qui ne bénéficieront pas de pension de retraite dans le cadre de la réforme globale des régimes de retraite et du système de protection sociale.

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