Lev Molotkov, leader de l’Union nationale-socialiste, interdite, «représente un danger extrême pour la société», a déclaré le juge Nikolaï Tkatchouk du tribunal de Moscou. Quatre autres membres du groupe ont également été condamnés à perpétuité. Sept autres militants dont une jeune femme ont été condamnés à des peines allant de 10 à 23 ans de prison.
Un militant qui s’était rendu de lui-même et avait collaboré avec les enquêteurs a pour sa part été condamné à huit ans avec sursis. Le père de l’un des accusés a éclaté en sanglot après l’énoncé du verdict, accusant les juges d’avoir condamné des innocents. Les accusés ont de leur côté crié en chœur: «Notre conscience est au-dessus des lois!» Selon le texte du jugement, les militants, qui s’étaient organisés via l’internet, ont tué à Moscou des personnes «d’apparence non slave» à coups de marteau, avec des couteaux ou des battes de base-ball. Les militants ont également été accusés d’avoir tenté de fabriquer des explosifs pour commettre un attentat dans une centrale électrique dans la banlieue de Moscou.
Au début de l’audience, les accusés, dont certains avaient le crâne rasé et portaient des masques chirurgicaux pour cacher leur visage, ont crié des slogans antisémites et insulté les journalistes présents. D’importantes mesures de sécurité ont été prises au tribunal, plusieurs policiers anti-émeutes entourant les cages en verre blindé où étaient assis les accusés. Des chiens ont été amenés dans la salle d’audience pour chercher d’éventuels explosifs. Le procès a débuté en avril 2010 et s’est tenu à huis clos dans un tribunal militaire, l’un des militants étant également accusé de désertion. L’énoncé du verdict a été transféré au tribunal municipal de Moscou pour des raisons de sécurité. L’Union nationale-socialiste, créée en 2004, a été interdite en février 2010 sur décision de la Cour suprême russe pour extrémisme. Les agressions à caractère raciste, souvent commises par des bandes de skinheads, se sont multipliées ces dernières années en Russie. Elles visent généralement des Caucasiens et des immigrés des ex-républiques soviétiques d’Asie centrale mais aussi des personnes originaires d’Afrique ou d’Asie.