Le fléau touche un tiers de la population au Maroc
[box type= »custom » bg= »#eeedeb » radius= »5″]Mohamed Hassad a souligné la nécessité de rompre avec la méthodologie adoptée par le passé et d’adopter une nouvelle approche basée sur le sérieux et le suivi des résultats.
[/box]Un tiers de la population est toujours analphabète au Maroc. Un constat alarmant qui a été évoqué par le chef de gouvernement, Saâd Eddine El Othmani, lors de l’ouverture des Assises nationales sur la lutte contre l’analphabétisme qui se sont tenues les 13 et 14 octobre à Skhirat. M. El Othmani a exprimé son mécontentement dans la lutte contre ce fléau . «Nous ne sommes pas fiers du taux de 30% d’analphabètes et nous devons disposer de la conscience nécessaire pour mettre fin à l’analphabétisme, vu que la réduction d’un taux de 1% reste insuffisante», a-t-il indiqué. Pour ce dernier, le Maroc doit entreprendre d’importants efforts tant sur le plan quantitatif que qualitatif pour parvenir aux objectifs fixés, à savoir réduire à 20% le taux d’analphabétisme en 2021 et à moins de 10% en 2026. L’analphabétisme continue à handicaper les efforts de développement national.
Le chef de gouvernement a insisté sur le coût élevé de ce fléau qui impacte négativement la croissance économique nationale. «Le manque de savoir rend incapable de suivre le développement scientifique, intellectuel et technologique et influe sur le Produit intérieur brut (PIB)», a-t-il fait remarquer. C’est pourquoi le chef de gouvernement a appelé à une mobilisation générale de tous les acteurs (le gouvernement, les conseils élus, le secteur privé et la société civile) pour réduire de manière sensible l’analphabétisme dans le pays. Pour sa part, le ministre de l’éducation nationale, de la formation professionnelle, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Mohamed Hassad, a souligné, vendredi à Skhirat, la nécessité de rompre avec la méthodologie adoptée par le passé et d’adopter une nouvelle approche basée sur le sérieux et le suivi des résultats. Le ministre de l’éducation nationale a relevé que l’un des principaux obstacles a trait à l’absence d’une répartition géographique équitable. D’où la nécessité d’adopter une nouvelle approche en vue de cibler les régions ayant le plus besoin de programmes de lutte contre l’analphabétisme.
Le taux d’analphabétisme au Maroc est estimé à 32%, selon le Recensement général de la population et de l’habitat (RGPH) de 2014, dont 22,6% en milieu urbain et 47 % en milieu rural. Le fléau touche 42 % des femmes contre 22% chez les hommes. Selon le Haut-Commissariat au Plan (HCP), Il faut aussi relever que plus de la moitié des enfants âgés de 3 à 5 ans n’a pas fréquenté un établissement d’enseignement préscolaire et le taux de préscolarisation des garçons est supérieur à celui des filles de 6,3% à l’âge de 3 ans et de 10,5% à l’âge de 5 ans. Aussi, et malgré le progrès accompli dans la scolarisation des enfants, une fille entre 7 et 12 ans sur dix est non scolarisée dans le milieu rural et 14,8% des jeunes filles de 15 à 24 ans sont analphabètes contre 7,2% des garçons du même âge. Autre constat : 24,6% des filles de 15 à 17 ans ne travaillent pas, ne sont pas à l’école et ne suivent aucune formation contre seulement 5,1% parmi les garçons.