Société

Saâd Eddine El Othmani face aux critiques des siens

© D.R

Les dirigeants du PJD s’attendent à un débat «chaud» lors de la réunion de leur conseil national, vendredi, samedi et dimanche prochains à l’Ecole hôtelière de Salé. La tension risque d’atteindre des sommets pendant la journée de samedi, qui sera consacrée à la discussion du rapport d’évaluation des législatives du 7 septembre dernier. Lahcen Daoudi, numéro deux du PJD, a donné le ton de ce débat qui s’annonce des plus houleux en apportant un début de réponse à la crise qui secoue le parti. «On a été un peu naïf dans l’évaluation de nos chances électorales», a reconnu ce dirigeant. Le triomphe du parti de «la lampe» n’a pas eu lieu, n’en déplaise au fameux sondage de l’Institut international républicain (IIR, Etats-Unis) qui l’a crédité de 47% des voix et moins encore au chef du parti, Saâd Eddine El Othmani, qui avait promis, à la veille du 7 septembre, de doubler le nombre de voix recueillies par son parti lors du scrutin de 2002 ( !). Que faut-il retenir aujourd’hui de cette «guerre» des chiffres ? Contacté par ALM, Mustapha Ramed, chef de l’aile «dure» du parti, n’a pas pu répondre à la question, en raison de son déplacement en Italie. Qu’à cela ne tienne, la réponse de M. Daoudi, à la limite du «mea culpa», est très significative. «Il fallait relativiser notre discours», a-t-il admis. Il a argué d’une «méconnaissance» de terrain, et en veut pour exemple «l’usage de l’argent» lors du dernier scrutin. «Nous disposons actuellement de preuves de graves violations survenues lors du scrutin dans les circonscriptions de Taroudant et Taza», a-t-il affirmé, sans toutefois préciser le genre de «violations». «Vague argument», dénonce un militant de la Jeunesse du PJD, qui a souhaité ne pas être cité. «C’est la façon dont les dirigeants du PJD ont géré la période électorale qui a été à l’origine de nos problèmes», martèle ce dernier. Qu’en pense M. Daoudi ? «Nous avons certes pris du retard dans la préparation du programme, autant que sur la question des accréditations», reconnaît M. Daoudi.  Deuxième point chaud à l’ordre du jour du conseil national du PJD, les tractations survenues au sujet de la formation du gouvernement Abbas El Fassi. Le PJD avait manifesté son désir de faire partie de ce gouvernement, sans que sa demande ne trouve écho auprès du chef de l’actuel Exécutif. «On ne peut s’imposer à quiconque, il vaut mieux mourir debout que vivre à genoux», affirme M. Daoudi, qui ajoute que son parti s’est mieux positionné dans l’opposition. Dans une déclaration au lendemain du scrutin de septembre dernier, M. El Othmani avait promis une «opposition forte» à l’actuel Exécutif. Après avoir voté contre la loi de Finances 2008, le PJD, qui a jusqu’à un temps proche adopté un profil bas, semble vouloir reprendre la main sur certains «dossiers chauds» genre «disparitions arbitraires au lendemain du 16 mai», «contenu de la réforme constitutionnelle» … Serait-ce là le moyen de calmer les voix discordantes au sein du PJD, en prévision de son 6ème congrès prévu les 21 et 22 juillet 2008 ?
    

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