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Sahara : La proposition du Maroc

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Conformément à la résolution 1513, le Maroc a présenté au Conseil de sécurité des Nations Unies sa position sur la dernière proposition de James Baker, envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara.
Selon des sources informées, le Maroc aurait présenté une proposition qui introduit des amendements sur le plan de règlement proposé par l’ex-secrétaire d’Etat américain pour résoudre le conflit artificiel du Sahara marocain. Les propositions marocaines auraient été transmises à James Baker vers la fin du mois de décembre de l’année dernière et auraient été évoquées par le ministre délégué aux Affaires étrangères et à la Coopération, Taieb Fassi Fihri, avec le secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, lors de la visite effectuée la semaine dernière par le responsable marocain à New York à l’occasion de la passation de la présidence du Groupe des 77 plus la Chine entre le Maroc et le Qatar.
La réponse marocaine aux dernières propositions de Baker se résume à une acceptation dudit plan à condition qu’il écarte l’option sécessionniste comme l’une des possibilités. La proposition marocaine propose une autonomie élargie dans le cadre de la souveraineté indiscutable du Maroc. La position marocaine marque donc un retour vers l’ancien plan Baker présenté par l’envoyé personnel de Kofi Annan en 2001. Ce plan dit « Projet d’accord-cadre de Baker » fut accepté par le Maroc et refusé par l’Algérie et sers acolytes du polisario. Ainsi, l’autodétermination dont le processus a été jugé impossible à mettre en pratique par le Conseil de sécurité est écartée dans la proposition marocaine. Rappelons que la dernière voie de solution proposée par le secrétaire général de l’ONU sur la base des propositions de James Baker a été refusée par le Maroc pour le fait qu’il marquait un retour au processus d’autodétermination et prévoyait l’option de l’indépendance, ce qui est totalement exclu par le Maroc dont l’attachement aux provinces du Sud est une affaire définitivement close.
La proposition marocaine permettra à ce conflit artificiel de sortir de l’impasse dans laquelle il se trouve bloqué à cause de l’obstination de la partie algérienne de bloquer toutes les voies de solution respectant la position légitime du Maroc. Selon des sources informées, le secrétaire général de l’ONU présentera cette semaine au Conseil de sécurité un rapport sur la situation dans la région et ses propositions sur la question. Dans ce rapport, Kofi Annan proposerait la prorogation du mandat de la Mission des Nations Unies pour le Sahara (MINURSO) pour une période de trois mois et présenterait aux quinze membres du Conseil la réponse officielle marocaine. Aussi, il est attendu que le secrétaire général appelle dans le rapport qu’il présentera dans les jours à venir à une solution de consensus entre les parties.
Rappelons que la résolution 1513 du Conseil de sécurité adoptée le 28 octobre 2003 avait prorogé le mandat de la mission onusienne jusqu’au 31 janvier courant. Il est donc prévu que l’instance onusienne se prononce sur la question avant cette date.
L’initiative marocaine est à la fois légitime et pratique puisqu’elle respecte le principe de l’intégrité territoriale du Maroc et permet au Conseil de sécurité d’aller de l’avant dans la résolution d’un conflit artificiel qui n’a que trop duré. C’est une solution de consensus. Toutefois, la présence de deux membres hostiles à l’intégrité territoriale du Maroc pourrait faire obstacle à toute initiative allant dans le sens de la résolution de la question du Sahara dans le cadre de la souveraineté marocaine. L’Algérie, qui est la partie adverse dans le conflit artificiel du Sahara, et l’Espagne qui a toujours soutenu officieusement les séparatistes de Tindouf. Encore une fois, donc, le Maroc fait preuve de sa bonne volonté et ouvre les portes devant une possibilité de solution afin de mettre fin à la souffrance de ses citoyens séquestrés à Tindouf et permettant d’assurer leur retour à la mère-patrie. Mais, il est certain que l’hostilité de la coupole militaire algérienne et les petits calculs stratégiques de Madrid tenteront de bloquer cette initiative.

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