ALM : Que dites-vous à propos du rôle et de la composition du CES ?
Saïd Jafri : Le principal rôle du CES est la consultation et la réflexion. Ce Conseil est appelé à jouer un rôle primordial en matière de développement socio-économique. C’est ce qui ressort du modèle français, par exemple. Les questions à caractère économique et social ont besoin de réflexion, d’analyse et d’approche. Dans les Etats du tiers-monde, la réflexion fait énormément défaut, en l’absence des partis politiques et des élites. Ainsi, avec la nomination de ce Conseil, c’est un nouvel horizon qui s’ouvre pour la promotion du développement au Maroc. Pour ce qui est de la composition du CES, je pense que son caractère pluraliste va favoriser une réflexion plus soutenue pour accomplir la mission qui lui est confiée. Ce qui me semble important aujourd’hui c’est que le rôle du Conseil doit être mis en œuvre, étant donné que les Conseils consultatifs de ce genre stagnent dans la majorité des cas au Maroc.
SM le Roi a appelé le CES à élaborer une nouvelle charte sociale. Qu’en pensez-vous ?
Je pense que la charte sociale est la réponse aux mutations que connaissent le Maroc et le monde actuellement. Cette charte accompagne le processus démocratique du pays. La charte sociale est synonyme de justice sociale. A noter que c’est l’absence d’une justice sociale qui est à l’origine des troubles qui secouent le monde arabe, c’est-à-dire l’absence d’un projet de société. Vu les circonstances actuelles, nous sommes dans l’obligation d’apporter des réponses urgentes aux attentes des citoyens. C’est cela qui justifie la raison d’être et l’importance du CES. Ce Conseil devra élaborer des visions claires en matière d’enseignement, d’emploi, de la santé et de la répartition équitable des richesses. Cela permettra de répondre de manière efficace aux revendications sociales.
Quel sera l’apport de cette charte sociale par rapport à l’INDH ?
L’INDH a accompli un travail considérable en matière de promotion du développement social, mais elle ne constituait qu’une introduction vers la charte sociale. Etant donné que les problèmes sociaux persistent toujours. Avec le CES, le Maroc va entamer une réflexion plus profonde sur le développement socio-économique. Par ailleurs, il faut dire que c’est le degré de créativité des membres du CES qui va faire la différence. Ces derniers doivent assumer leur responsabilité car les Marocains attendent beaucoup des 100 membres du CES.
Les cent membres du Conseil économique et social • Benmoussa Chakib. |