Société

Samir escroquait les candidats à l’immigration

La salle n °4, de la chambre criminelle, près le tribunal du première instance à Casablanca-Anfa. est archicomble cet après-midi du mois de ramadan. Une vingtaine de suspects se tiennent aux bancs des accusés en attendant l’entrée de la cour. Une dizaine d’entre eux sont des dealers arrêtés notamment en ancienne médina et Derb Ghallef. Il y a aussi des pickpockets et des voleurs à l’arraché. Samir, trente-neuf ans, célibataire, sans profession, est parmi les accusés. Il est très élégant et bien coiffé. Son apparence le diffère des autres mis en cause. La cour entame l’examen du dossier de Samir. Ce dernier avance vers le box des accusés. Le magistrat a appelé,aussitôt, deux jeunes hommes et une fille. Ils sont ses victimes. Le président leur intime l’ordre de quitter la salle du tribunal en attendant la fin de l’interrogatoire de Samir. «Non, je n’ai rien commis…Je ne connais pas les gens qui ont porté plainte contre moi…C’est un coup monté…», affirme-t-il Le procès-verbal de son audition révèle le contraire. Quand il a quitté définitivement l’école au niveau de la neuvième année de l’enseignement fondamental, il a rejoint une entreprise de textile, puis une deuxième, avant de se faire embaucher par la suite dans une troisième entreprise spécialisée dans l’informatique pour se trouver enfin au chômage. Personne ne sait pourquoi. Cette fois, il n’a plus voulu chercher un job. Il ne manque pas d’argent pour autant. Il en dispose toujours au point de se permettre de fréquenter des restaurants et des bars presque quotidiennement. Il fallait attendre que trois personnes dont une fille déposent plainte pour qu’il se dévoile. Six mois auparavant, Samir a rencontré par hasard Jamal dans un café du centre-ville. Il ne se souvient pas comment ils ont engagé une conversation permettant à Samir de se présenter à Jamal comme recruteur de candidats à l’immigration. Il lui a expliqué qu’il est capable de lui obtenir un visa pour aller en Espagne ou en France. En contrepartie de 20 mille dirhams. Ok ! lui répond Jamal qui a trop souffert du chômage. Ils se sont rencontré deux ou trois autres fois avant que Saïd n’empoche 15 mille dirhams et reçoit les photocopies de son passeport et de sa carte d’identité nationale. Depuis, il ne lui a plus donné signe de vie. Où est-il passé ? Selon le dossier de l’affaire, Samir n’a pas disparu. Il a recommencé le même scénario avec une autre victime, à laquelle, il a soutiré 10 mille dirhams, puis une troisième, une quatrième et une énième victime jusqu’au jour de son arrestation. Bien que le magistrat lui rappelait qu’il avait avoué aux enquêteurs de la police, il a continué à nier et a précisé qu’il a été torturé pour confirmer les accusations des plaignants. Mais, ces derniers ont confirmé avoir été arnaqué par Samir qui a prétendu avoir des relations très importantes pour leur obtenir des visas. Ils ont confirmé, devant le tribunal, lui avoir versé des sommes d’argent. Chose qu’il n’a pas cessé de nier lors de sa confrontation avec eux. Prenant la parole, le substitut de procureur du Roi a requis la peine maximale contre Samir, contrairement à son avocat qui a réclamé son innocence pour manque de preuves. Le tribunal a tranché en jugeant Samir coupable et l’a condamné à 2 ans de prison ferme.

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