Le Maroc comptait 18.295.000 femmes en 2024 contre 18.195.000 pour les hommes.
Statistiques : Le Haut-Commissariat au Plan (HCP) a publié l’édition 2025 de son rapport annuel «La femme marocaine en chiffres» qui présente les dernières données statistiques sur l’évolution de la condition des femmes au Maroc dans différents domaines.
Le Haut-Commissariat au Plan (HCP) a publié l’édition 2025 de «La femme marocaine en chiffres» à l’occasion de la journée nationale de la femme. Cette publication présente des données statistiques sur l’évolution de la femme marocaine dans plusieurs domaines, à savoir la démographie, la santé, l’éducation et la formation, le marché du travail, l’emploi du temps, la vie publique, les conditions de vie. Selon les données du HCP, le Maroc comptait 18.295.000 femmes en 2024 contre 18.195.000 pour les hommes. Elles sont un peu plus nombreuses que les hommes à vivre en ville (11.623.000 contre 11.298.000). En milieu rural, elles sont au nombre de 6.672.000 contre 6.898.000 pour les hommes. Selon le statut matrimonial, parmi les femmes âgées de 15 ans et plus, 27,3% sont célibataires, 58,7% sont mariées, 9,4% sont veuves et 4,6% sont divorcées en 2024. L’âge moyen au premier mariage est de 24,6 ans pour les femmes contre 32,4 ans pour les hommes, ce qui représente un écart de 7,8 ans. Sans grande surprise, les femmes rurales se marient plus tôt que les citadines (23 ans contre 25,4 ans). A noter que la proportion des femmes âgées de 20 à 24 ans mariées avant 15 ans est de 0,2% et de 8,4% avant 18 ans.
Les mariages des mineurs en nette baisse
Les données du HCP font état d’une baisse des actes de mariage dont le nombre est passé de 249.089 en 2023 à 239.277 en 2024. Dans les détails, il y a lieu de noter que les actes de mariage entre conjoints majeurs se sont établis à 157.919, soit 66%. A noter que 62.227 femmes majeures ont contracté leur mariage elles-mêmes (26%). Pour ce qui est des mariages des mineurs, leur nombre est en nette baisse passant de 12.450 cas en 2023 à 8 959 en 2024. Les mariages polygames ont également baissé au Maroc en passant de 915 cas en 2023 à 715 cas en 2024. S’agissant des actes de divorce, ceux-ci ont baissé en passant de 67.565 en 2023 à 65.475 en 2024. Selon le type, les actes de divorce moyennant compensation se sont chiffrés à 1.276, avant consommation du mariage (1.349), par consentement mutuel (23 396), à l’initiative de l’épouse exerçant un droit d’option (54).
Indice de fécondité : 1,97 enfant par femme en 2024
L’espérance de vie à la naissance chez les femmes a légèrement augmenté en passant de 78,8 ans en 2023 à 79 ans en 2024. En revanche, les hommes vivent moins longtemps que les femmes avec une espérance de vie estimée à 75,5 ans, ce qui représente un écart de 3,5 ans entre les deux sexes. Les femmes vivant en milieu urbain vivent plus longtemps que celles qui habitent dans le rural (80,3 ans contre 76 ans). Concernant l’indice synthétique de fécondité, il est passé de 2,21 enfants par femme en 2014 à 1,97 en 2024. Les citadines font moins d’enfants que les femmes dans le rural (1,77 contre 2,37). Le taux de fécondité des adolescentes (effectif annuel des naissances chez les adolescentes âgées de 15 et 19 ans pour 1.000 filles du même groupe) est de 11,3 au niveau national en 2024 (7,7 ‰ en milieu urbain et 16,8 en milieu rural). L’âge moyen à la maternité pour les femmes âgées entre 15 et 49 ans est de 29,1 ans au niveau national (29,5 ans en milieu urbain contre 28,5 ans dans le rural). La mortalité maternelle qui culminait à 227 décès maternels pour 100.000 naissances vivantes en 2003 a nettement diminué en l’espace de 15 ans en s’établissant à 72,6 décès pour 100.000 naissances vivantes en 2018.
Seulement 9,2% ont un niveau d’étude supérieur
S’agissant du niveau d’étude, 47,6% des femmes âgées de 25 ans et plus n’ont aucun niveau d’étude en 2024. Elles sont 19,9% à avoir le niveau préscolaire primaire ; 12,4% ont le niveau secondaire collégial et 10,9% ont le niveau secondaire qualifiant. Elles ne sont que 9,2% à avoir un niveau d’étude supérieur. Le taux d’alphabétisation des femmes est de 60,4% pour les femmes contre 78,5% pour les hommes en 2024. Selon l’âge, ce taux est de 96,7% pour les femmes âgées de 15 à 24 ans ; 65,6% pour celles âgées de 25 à 49 ans et 30,5% pour les 50 ans et plus.
Faible participation des femmes au marché du travail
Le document du HCP révèle des inégalités persistantes hommes-femmes sur le marché du travail. En effet, le taux d’activité des femmes diplômées âgées de 25 à 59 ans n’est que de 33,9% en 2024 contre 92,1% pour les hommes diplômés. Selon le document, le taux d’activité des femmes sans diplôme est de 14,7% contre 74,5% pour les hommes. Il est de 45 % pour celles ayant un diplôme de niveau supérieur contre 68,3% pour le sexe masculin. A noter que le taux d’activité est plus élevé chez les femmes divorcées (41,3%) que les femmes mariées (14,8%) ou célibataires (27,8%). Ce taux est de 9,4% pour les veuves. Selon l’âge, le taux d’activité est plus important chez les femmes âgées de 35-44 ans avec un taux de 21,4%. Ce taux est de 6% pour celles âgées de 15-24 ans, 25-34 ans (21,1%), 45 ans et plus (14,4%). Par ailleurs, parmi les actifs occupés, 58,8% des femmes travaillent en tant que salariées (60,2% pour les hommes), 14,8% des auto-employées (34% pour les hommes) et 26,4% occupent des emplois non rémunérés (5,8% pour les hommes). Le secteur des services constitue le premier employeur des femmes (49,8%) suivi de l’«agriculture, forêt et pêche» (33,9%) puis de l’«industrie y compris l’artisanat» (15,6%).
Plus de 56% des Marocaines ont été victimes d’un acte de violence
Prévalence Dans son rapport, le HCP s’est aussi intéressé au phénomène de la violence à l’égard des femmes. Ainsi, on apprend que 56,5% d’entre elles ont été victimes d’un acte de violence en 2019. La prévalence de la violence domestique (familiale et/ou conjugale) est de 52,1% suivie de la violence dans le lieu d’enseignement et de formation (18,9%), la violence dans le lieu de travail (15,4%), et la violence dans le lieu public (12,6%).
Dans les détails, il est important de noter que les atteintes à la liberté individuelle représentent 34,6%, la violence psychologique émotionnelle 37,4%, la violence psychologique 49,1%, la violence physique13,3%, la violence sexuelle 14%, la violence économique 15,1%, celle liée à l’application des lois 37,8%.














