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Santé : L’Alliance avance ses arguments

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Près de 2400 médecins, pharmaciens et paramédicaux, affiliés à l’Alliance nationale médicale et santé libérale (ANMSL), s’apprêtent à adresser une pétition, à la fois, au Premier ministre, au ministre des Finances et au ministre de la Santé. Quatre propositions y ont été développées : création de 40.000 postes d’emploi, réforme des Ordres professionnels, délégation de la gestion des polycliniques de la CNSS à l’ANMSL et changement des statuts des cabinets, officines et cliniques.
Pour la première proposition, Dr. Saâd Benmansour, président de l’ANMSL, évoque le projet d’un contrat-programme entre l’Alliance, le gouvernement et les diplômés universitaires chômeurs. «Pour permettre à ce plan de voir le jour, il faut absolument lutter contre le cumul de professions dans le privé et le public», note Dr. Saâd Benmansour. «Cette mesure, à elle seule, résoudra en une année le problème de 20.000 diplômés chômeurs scientifiques. Vous savez, il y a près de 140 cliniques privées au Maroc, soit 25.000 lits. En luttant contre le cumul de salaire «public et privé», 25.000 emplois vont être crées sur le champ» a-t-il ajouté. Dans le même sens, l’ANMSL prévoit la création, avec le soutien des Centres régionaux d’investissements, de 300 centres d’endoscopie avec 10 employés pour chaque centre : «3000 autres emplois seront ainsi possibles». En s’appuyant sur un contrat-programme avec le gouvernement, l’ANMSL ambitionne de créer 20.000 autres emplois dans les cabinets médicaux, dentaires et cliniques privés après une année de formation. S’agissant du deuxième point de la pétition, Dr. Saâd Benmansour montre du doigt l’inefficacité des Ordres professionnels et pense qu’il est temps de changer leurs statuts. «Et ce dans le but de rendre justice au citoyen marocain, en ce qui concerne les abus et éventuelles erreurs médicales ou fautes professionnelles. Appliquer les règles de l’éthique et de la déontologie est une prérogative importante», tranche-t-il.
Pour que le citoyen ne se sente plus lésé dans des procès concernant la pratique médicale et pour que le praticien soit protégé dans l’exercice de son métier, l’ANMSL met l’accent sur l’importance de l’indépendance des Ordres. À ce sujet, Dr. Saâd Benmansour trouve anormal  que les membres qui siègent au sein de ces instances n’aient pas une formation juridique et ne reçoivent pas une rémunération : «L’Ordre n’est pas du bénévolat.
Pour bien accomplir sa mission, il faut que le médecin se consacre entièrement à cette tâche».  Déléguer la gestion des polycliniques de la CNSS à l’ANMSL est l’une des propositions fortes de l’Alliance. En se basant sur l’article 44 de la loi 65/00 selon lequel la gestion des polycliniques de la CNSS doit être déléguée, l’ANMSL a déposé, auprès du gouvernement et la direction de la CNSS, une demande officielle de gestion de ces 13 polycliniques. «Comment peut-on être, à la fois, juge et partie ?», s’interroge Dr. Saâd Benmansour qui confirme la participation de l’Alliance dans cet éventuel appel d’offres de l’Etat sur leurs gestions. Quant à la fiscalité, l’ANMSL remet sur la table les problèmes financiers de ces jeunes promoteurs.
Rééchelonnement des dettes ou transformation des dettes en services rendus au secteur public, ce sont là deux solutions pour un bon nombre de jeunes médecins ne pouvant honorer leurs crédits. Il faut dire que cette pétition ne concerne pas seulement les professionnels de l’ANMSL, puisque des particuliers peuvent également se joindre à cette action. Mais là où l’Alliance nationale médicale et santé libérale bouleverse positivement le secteur de la santé, c’est en instaurant une nouvelle règle au profit des démunis. «Prochainement, le prix d’une consultation sera de 60 dirhams, chez un généraliste, et de 120 dirhams chez un spécialiste», affirme Dr. Saâd Benmansour. L’application de ces tarifs concerne tous les professionnels affiliés à l’ANMSL.

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