Sensibilisation : Le lipœdème est une maladie mal connue et souvent sous-diagnostiquée qui touche quasi exclusivement les femmes, 11% de la population féminine en France et aux Etats-Unis en est affecté, à des degrés divers.
Le mois de juin est l’occasion de sensibiliser au lipœdème, une maladie chronique souvent méconnue et mal diagnostiquée. Elle se caractérise par une accumulation anormale de graisse, principalement au niveau des chevilles, des jambes, des hanches et parfois des bras. Le haut du corps, quant à lui, reste généralement épargné, créant une silhouette disproportionnée souvent source de souffrance psychologique. Cette pathologie héréditaire et hormono-dépendante touche quasi exclusivement les femmes. Les premières manifestations coïncident fréquemment avec des bouleversements hormonaux : puberté, grossesse, ménopause… Reconnue par l’OMS comme maladie invalidante, elle demeure pourtant largement sous-diagnostiquée.
«Le lipœdème n’est pas une fatalité. C’est une pathologie qui mérite d’être nommée, entendue et prise en charge. En parler, c’est déjà commencer à se soigner», explique Dr Fahd Benslimane, chirurgien plasticien, l’un des rares spécialistes du lipœdème au Maroc, pionnier dans la sculpture esthétique des jambes, avec une expertise internationale reconnue par ses travaux scientifiques publiés. Selon des études scientifiques, 11% des femmes en France et aux États-Unis seraient concernées par cette maladie. A noter que le lipœdème se manifeste par une silhouette disproportionnée entre le haut et le bas du corps ; des dépôts graisseux localisés au niveau des chevilles, mollets, cuisses, hanches et bras malgré une hygiène de vie saine ; une hypersensibilité au toucher, avec des douleurs chroniques et spontanées. Parmi les autres signes figure une sensation de jambes lourdes, tendues, engorgées; des bleus fréquents, même sans choc ainsi qu’une résistance aux régimes alimentaires et à l’exercice physique.
Même la chirurgie bariatrique, recommandée dans l’obésité morbide, n’a aucun effet sur cette graisse particulière. Ces symptômes doivent inciter à consulter un professionnel formé, car ils révèlent un véritable trouble du tissu adipeux, bien au-delà d’un souci esthétique. Pour ce qui est de la prise en charge, le diagnostic repose sur un examen clinique spécialisé. Trop souvent, les patientes sont redirigées vers des solutions inadaptées -régimes restrictifs, sport intensif, culpabilisation, voire dépression- par manque de connaissance de cette maladie. Et pourtant, des approches efficaces existent, notamment une activité physique douce et régulière (yoga, marche, pilates), une alimentation à visée anti-inflammatoire, le port de bas de contention, les drainages lymphatiques, la pressothérapie ainsi que la cryothérapie. Il faut aussi signaler le recours dans certains cas de la liposuccion spécialisée et le remodelage chirurgical afin de stopper la progression de la maladie.