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Santé mentale: Le début de la fin pour Bouya Omar

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Plus de doute, le ministère de la santé fermera Bouya Omar. Répondant à une question orale présentée par les groupes parlementaires du progrès démocratique et du Rassemblement national des indépendants (RNI) à la Chambre des représentants mardi dernier, le ministre de la santé, El Houssein Louardi, a assuré avoir pris toutes les mesures nécessaires pour la fermeture du mausolée Bouya Omar.

Conscient de «l’amère réalité des malades psychiques au mausolée Bouya Omar», Louardi a affirmé travailler en collaboration avec les autorités locales de Kelaât Sraghna afin de mettre fin à la souffrance des personnes internées dans ce centre.

Il est à noter que le mausolée sera toujours accessible au public, la fermeture concernant uniquement les maisons des alentours servant à accueillir et séquestrer les patients souffrant de troubles mentaux.

El Houssein Louardi a, ainsi, évoqué une de ses visites sur le terrain où il a pu constater les conditions inhumaines dans lesquelles vivent les malades, qui sont régulièrement soumis à de mauvais traitements. «Certaines chambres sont surchargées, et accueillent jusqu’à 30 personnes», a-t-il noté.

D’après le ministre, le département de la santé se penche sur le cas de Bouya Omar depuis plus d’une année et demie, cherchant des solutions durables et réalistes à la question.

Le 15 avril dernier, le ministre avait annoncé un projet de centre médico-social pensé comme une alternative qui accueillera les malades mentaux internés dans le mausolée et fournira un accompagnement psychologique à leurs familles. Ce mardi, Louardi a réitéré cette volonté, assurant qu’un établissement psychiatrique répondant aux normes sanitaires verra bientôt le jour dans la localité de Kelaât Sraghna.     

Si, dans le passé, plusieurs tentatives de fermeture de Bouya Omar avaient été vaines, le département de Louardi semble, cette fois-ci, déterminé à faire de ce mausolée de l’histoire ancienne. Cette tentative est appuyée par une étude effectuée par le ministère plus tôt cette année, qui a mis en relief la situation alarmante du centre.

D’après cette étude, la majorité des personnes accueillies par le marabout (43%) souffrent de troubles comportementaux, particulièrement de schizophrénie, 37% y sont internés à cause de leur violence et 13,5% pour addiction. Le ministère de la santé avait également constaté que l’usage de drogues était monnaie courante au sein même du mausolée, du cannabis aux psychotropes en passant par l’héroïne et la cocaïne. Plus grave encore, 23% des personnes internées dans le marabout sont dans un état de santé inquiétant et 19% portent des signes de maltraitance.

Lors de sont intervention devant les représentants, Louardi a tenu à rappeler les motivations purement commerciales des personnes qui accueillent, et parfois séquestrent, les résidents du mausolée. Selon le ministre, ils généreraient un chiffre d’affaires annuel d’au moins 10 millions de dirhams.
 

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