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Santé : Quelles perspectives ?

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Trois événements pour un seul déplacement. C’est le moins que l’on puisse dire concernant la conférence de presse tenue mardi 27 janvier à Rabat, conjointement entre le ministère de la Santé et le bureau de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) au Maroc. Même si le rendez-vous a pris un retard certain, l’occasion valait le détour. Et pour cause, la présentation de l’OMS du bilan 2003 de la santé dans le monde. Une présentation suivie par une autre, celle de la situation au Maroc et la signature d’un programme conjoint de coopération avec l’Organisation mondiale pour la biennale 2004-2005. Donnant lecture au rapport, le représentant de l’OMS au Maroc, Raouf Benammar a, affirmé que la progression de la santé passe par le renforcement des systèmes de santé sur la base des stratégies et principes des soins de santé primaires, pour en faire des constructions intégrées et viables dont toute la population puisse profiter. M. Benammar a aussi passé en revue les principales tendances de l’épidémie de VIH et fait le bilan des succès et des échecs de la lutte contre ce syndrome, avant de passer à l’examen des objectifs futurs parmi lesquels figure la réduction des inégalités de traitement par des mesures mettant l’association thérapeutique antirétrovirale (ARV) à la disposition de 3 millions de personnes dans les pays en voie de développement d’ici à la fin de 2005.
Concernant la poliomyélite, il a fait savoir que le nombre d’enfants paralysés chaque année par cette terrible maladie a chuté, passant de 350.000 en 1998 à environ 1.900 en 2003 et que le nombre de pays où la maladie est endémique est passé de plus de 125 à 7. Il a également mis en exergue les répercussions majeures du SRAS, maladie récemment identifiée, sur la santé, l’économie et le commerce, examinant comment mettre à profit les leçons tirées de l’épidémie de SRAS et des programmes d’éradication de la poliomyélite pour élaborer des stratégies qui permettront aux systèmes de santé d’intervenir d’urgence contre le VIH/SIDA.
S’exprimant à cette occasion, le ministre de la Santé, Mohamed Cheikh Biadillah, déclare dans son discours d’introduction, que la mortalité et la morbidité maternelle et néonatale au Maroc constituent encore un défi à relever par le pays. Ceci, même si le système de prévention, de traitement et de surveillance des maladies transmissibles soit actuellement bien rodé et que les problèmes liés à la santé de l’enfant soient en grande partie résolus. Les nouveaux défis résultent du double fardeau de morbidité qui suppose l’achèvement des programmes de lutte contre les maladies transmissibles, les affections maternelles et périnatales et le développement de nouvelles actions en vue de faire face aux maladies chroniques et dégénératives.
Aussi, a fait savoir le ministre, des stratégies conformes aux normes internationales et adaptées au contexte marocain ont été définies pour les principaux programmes nationaux prioritaires grâce, en partie, aux partenaires internationaux du Maroc, en particulier l’OMS. Jawad Mahjour, directeur du service de l’épidémiologie et du contrôle des maladies au ministère de la Santé, a, quant à lui, fait savoir que la croissance démographique a été maîtrisée et que les niveaux de mortalité ont connu une réduction par rapport aux années précédentes.
Evoquant les défis qui s’imposent au Maroc en matière de santé, M. Mahjour a relevé l’importance d’assurer l’équité physique et financière en ce qui concerne l’accès aux soins, de réguler l’offre des soins et de maîtriser les coûts.
Parmi les mesures préventives prises par le ministère en vue de faire face à l’épidémie du SRAS, au cas où le Maroc serait touché, il a cité la mise en place de comités régionaux d’alerte du SRAS, le renforcement du contrôle sanitaire aux frontières (aéroports et ports), l’acquisition du matériel de protection et la mise en place d’une équipe chargée de la décontamination. Le programme de la coopération entre le ministère et l’organisme international sera axé d’abord sur le développement d’instruments nécessaires à la planification et à l’orientation de la politique sanitaire.
La priorité sera accordée aux actions qui permettent la mesure de l’état de santé, la performance du système de santé et la régulation de l’offre. Dans les domaines techniques spécifiques, les actions auront comme objectifs de consolider les acquis de la coopération OMS-Maroc par la mise en oeuvre des programmes de la vaccination, de la lutte contre la tuberculose ou le paludisme, par le soutien des actions structurantes comme celle concernant le Système National d’Information Sanitaire et la formation à l’Institut national d’administration sanitaire (INAS), ou encore par le renforcement des supports de diffusion et de partage de l’information.

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