Mohammed, 41 ans, souffrait d’un ulcère à l’estomac qu’il a réussi à soigner. Après plusieurs mois de traitement, l’ulcère s’est cicatrisé. A la veille du mois sacré de Ramadan, Mohammed n’a pas cru bon de consulter son médecin, croyant qu’il ne courait plus aucun risque. Pour ce genre d’ulcère cicatrisé, un traitement de deux mois à base de Cimétidine est prescrit. Une prise par jour de ce médicament, le soir au coucher, 15 jours avant, durant et 15 jours après le mois de Ramadan permet de prévenir plusieurs complications. La première semaine s’est plutôt bien passée pour Mohammed. Cependant, quelques fois, des douleurs vagues au niveau du creux épigastrique, essentiellement en fin de journée se font ressentir.
Après la rupture du jeûne, une sensation d’aigreur avec fatigue et vertiges le prenait. Le dixième jour, l’irréparable s’est produit. Vers 16h, une douleur atroce au niveau de l’estomac a nécessité le transport de Mohammed aux urgences. On dirait des coups de poignard ! Pour le médecin interne, le diagnostic ne fait pas de doute, étant donné les antécédents du patient.
L’avis du chirurgien s’imposait. En attendant, l’équipe médicale a installé une perfusion avec sérum, antalgiques et antiulcéreux en intraveineux. Une sonde gastrique est introduite pour permettre d’évacuer les acidités. Le diagnostic du chirurgien est implacable : Ulcère gastrique perforé. Une urgence qu’il voit chaque jour défiler devant ses yeux durant le mois de Ramadan. Une gastrectomie subtotale doit être effectuée.
La suite des événements est une routine pour l’équipe médicale. Elle a préparé le patient pour l’anesthésie et l’a installé en réanimation. Ce dernier s’est réveillé progressivement trois heures après la fin de l’intervention chirurgicale. Les douleurs au niveau de l’estomac ont disparu le lendemain. Mohammed a chèrement payé son inattention. Un régime approprié doublé d’un traitement régulier lui aurait permis de passer un bon Ramadan.