Société

Sécurité : Le risque zéro

La sécurité étant à l’ordre du jour –dans tous les domaines, d’ailleurs-, ils nous a semblé opportun de faire un bref rappel d’un certain nombre de recommandations en la matière, en insistant, tout particulièrement, sur l’intérêt de la prévention. Il va de soi qu’il ne saurait être question, en ce qui concerne la notion de risques professionnels d’un aperçu exhaustif de tous ces risque mais, essentiellement et principalement, de ce qu’il est convenu d’appeler les accidents du travail et les maladies professionnelles, ces dernières catégories représentant, à elles seules, la majeure partie, sinon, parfois, la totalité de ces risques et pour lesquelles, en tout cas, les entreprises industrielles, artisanales ou autres, liées par une convention à la CNSS, sont tenues, depuis peu, de contracter une prime d’assurance au profit de l’ensemble de leurs employés ou salariés(cadres, techniciens, ouvriers, manoeuvres, etc…). Il faut savoir, tout d’abord, qu’en matière de sécurité, il n’y a pas de place pour l’improvisation. On doit faire une étude minutieuse, dans les moindres détails, des différentes installations, machines, postes de travail, produits devant être utilisés, y compris leur fonctionnement ou leur mode d’emploi, bref, toutes leurs caractéristiques techniques, leur «éventuelle dangerosité», notamment leurs défaillances (matériel vétuste, ancien, non adapté, etc…), les dispositifs ou les systèmes d’alarme (détecteurs d’incendie, par exemple). Cette étude détaillée permet de faire des prévisions, des recommandations et d’élaborer des consignes de sécurité qui doivent être scrupuleusement respectées par tous les salariés. Parallèlement à cette étude, une large place doit être faite à la formation du personnel sur les risques encourus et les précautions à prendre pour éviter des erreurs de manipulation des machines ou des produits. Trop d’accidents surviennent, en effet, par la faute d’erreurs humaines, qui pourraient, facilement, être évités, pour peu qu’on respect les consignes de sécurité «verbales» ou «affichées». Il ne faut pas oublier, enfin, qu’en matière de sécurité, il faut toujours garder à l’esprit cette maxime : «Pas de panique». Un exemple : en cas d’accident électrique (électrocution), penser à actionner le disjoncteur.
Autrement dit, pas d’affolement, garder son sang-froid, songer à faire le geste qui convient pour sauver une vie humaine et, surtout, peut-être, à éviter certains gestes «désastreux» qui font qu’aggraver la situation.
D’autres mots d’ordre à respecter : dextérité, rapidité, efficacité. Mais attention, également, à la précipitation, mauvaise conseillère. L’essentiel, il faut avoir de bons réflexes.
Dans cette optique, le rôle du médecin du travail, est-il besoin de le souligner et de le rappeler, est, sans aucun doute, un rôle primordial, essentiel, pour ne pas être irremplaçable.
Il est vrai que le médecin du travail n’est pas le seul acteur concerné.
D’autres acteurs -lorsque l’entreprise en dispose- peuvent être, également, impliqués : ingénieurs d’hygiène et de sécurité, techniciens, contremaîtres, etc…
Toutes les mesures de sécurité envisagées entrent dans le cadre d’une démarche de prévention des risques professionnels. Il va de soi que la meilleure prévention consiste à éliminer le risque à la source.
Cependant, comme chacun le sait, le risque zéro n’existe pas, et, quoi qu’on fasse, on ne pourra jamais éliminer ou «éradiquer» définitivement les risques. En particulier, certains risques ou, plus exactement, certains accidents demeurent «mystérieux» ou, en tout cas, totalement «imprévisibles», comme les incendies, les explosions, certaines émanations de produits toxiques, etc …, sans parler des catastrophes naturelles…
Avec les nouvelles dispositions législatives concernant l’indemnisation des accidents du travail et des maladies professionnelles (loi 18-01) et suite à l’annonce faite par la Fédération des Compagnies d’Assurances d’augmenter la prime d’assurance de 132%, il est à espérer que les entreprises marocaines vont se décider, enfin, à prendre conscience de l’importance de la médecine du travail, notamment et surtout dans la mesure où cette discipline, dont la vocation est exclusivement préventive, a le pouvoir indiscutable de les aider à diminuer les charges qui vont, dorénavant, peser sur elles, encore plus que par le passé (à moins d’un «miracle» de dernière minute qui ferait qu’on renonce à l’application de cette nouvelle loi que d’aucuns considèrent, déjà, à tort ou à raison, comme une loi anti-sociale ou comme une fausse couverture sociale). Il ne faut pas se dissimuler, en effet, que, tout particulièrement, en ce qui concerne les accidents du travail, ces derniers grèvent lourdement le budget des entreprises, tant ces accidents sont fréquents, presque quotidiens, sans parler, bien entendu, de leur gravité et des infirmités parfois irréversibles qu’ils provoquent .

• Farouk Dadi
Médecin du travail

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