La Cour Spéciale de Justice à Rabat a accordé la liberté provisoire lors de son audience du mercredi aux deux magistrats, Mohamed Farid Benâazouz et Abdelkader El Younsi, deux officiers principaux de police, Yassini Zouaoui et Mustapha Laâroussi, un commissaire de police, Idriss Aouad, un commandant des forces armées royales, El Omari Zemzami et à un homme d’affaires, Mustapha Benâaboud. La cour qui a décidé par ailleurs de reprendre l’audition des autres mis en cause mardi prochain, avait interrogé tout au long de la journée du mardi et l’après-midi du mercredi, le commissaire principal qui occupait les postes d’adjoint chef du service préfectoral de la police judiciaire de Tétouan et chef de la brigade urbaine, Youssef Ajbara et le contrôleur général et chef de la sûreté de Tétouan, Mohamed Charaf Eddine. Ces deux policiers ont nié les charges retenues contre eux à savoir la corruption et la couverture des activités des trafiquants de drogue. Seulement, le premier a mis en cause le préfet de police et le chef du service préfectoral de la police judiciaire de Tétouan en affirmant qu’ils entretenaient des relations avec lui au point qu’ils ont annulé une note de recherche lancée contre Mounir Erramach quand il a été mouillé, en 1998 dans une affaire d’accident de circulation suivie de fuite. Il a précisé à la cour que le trafiquant de drogue a été reçu à maintee reprises dans leurs bureaux. Cependant Mounir Erramach a précisé qu’il entretenait bel et bien une relation avec Youssef Ajbara, qui rejette en bloc toute relation avec lui et non pas avec le préfet. La Cour Spéciale de Justice a auditionné également le commissaire principal, Abdessadeq Bousalem, l’officier principal Youssef Herras, l’officier de police Abdelkrim Belaârmia et les deux officiers principaux, Yassini Zwawi et Mustapha Laroussi, qui ont tous nié toute relation avec Mounir Erramach et autres trafiquants de drogue impliqués dans cette affaire. Ils ont précisé qu’ils n’ont jamais reçu de pot de vin de quoi que se soit et n’ont couvert l’activité illicite de personne. Mounir Erramach, 31 ans, naturalisé Espagnol, avait nié lors d’une précédente audience toutes les accusations qui lui sont reprochées. Il avait affirmé qu’il était marchand de cigarettes de contrebande depuis l’âge de 17 ans jusqu’au jour de son arrestation. Il avait expliqué à la cour qu’il n’est qu’un bouc émissaire d’un obscur règlement de comptes. L’ancien préfet de police de Tétouan, Mohamed Sekouri, quant à lui, avait expliqué qu’il n’est victime que d’un chantage. Il n’a jamais couvert un trafiquant, a-t-il déclaré à la cour. A propos d’une maison acquise à plus d’un million de dirhams, il a précisé à la cour qu’elle appartient à sa femme avant d’ajouter son acquisition avait eu lieu suite à un crédit bancaire de 600.000 DH et à un prêt du même montant d’un ami espagnol. A propos de la liberté provisoire la cour Spéciale de Justice l’avait déjà accordée à deux autres mis en cause, à savoir un ancien consultant économique et un employé. Ces derniers ont été interdit de quitter le territoire marocain. Cette interdiction aurait été également contre les sept mis en cause mercredi dernier, de la liberté provisoire. De même, le juge d’instruction avait accordé lors de l’instruction préliminaire la liberté proviusoire contre cinq mis en cause, à savoir un commissaire principal, trois officiers de police et un mécanicien. Sur les trente-deux mis en cause, seulement 18 sont poursuivis actuellement en état d’arrestation.