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Service militaire : Les jeunes lauréats de l’école de la Nation

© D.R

La réinstauration de ce dispositif a permis à de nombreux jeunes marocains d’explorer de nouveaux horizons

Formation : Pour de nombreux jeunes marocains, le service militaire est une véritable aubaine qui offre une expérience enrichissante et surtout un nouveau départ vers la vie professionnelle.

La réinstauration par le Maroc du service militaire fut une idée de génie permettant à la jeunesse marocaine de servir la nation et de se relancer par la même occasion dans la vie professionnelle. Selon le chef de division à la direction des affaires électorales au ministère de l’intérieur, Mohamed Habi, un nombre important de jeunes ayant accompli leur service militaire ont réussi à accéder au marché du travail dans divers domaines et secteurs d’activité. Dans une déclaration à la MAP, M. Habi a souligné qu’en l’absence de données précises et exactes sur le nombre d’anciens conscrits ayant accédé au marché du travail, les données préliminaires disponibles indiquent que bon nombre d’appelés appartenant aux précédents contingents, hommes et femmes, ont effectivement réussi à y trouver une place, que ce soit au sein des institutions militaires et sécuritaires ou dans l’administration publique et le secteur privé. Certains de ces anciens conscrits ont créé leurs propres projets grâce à la formation distinguée qu’ils ont reçue au cours de leur service militaire, a-t-il précisé. M. Habi a relevé que la durée du service militaire est fixée à 12 mois, précisant que durant les quatre premiers mois, une formation commune de base portant sur une instruction militaire et physique est dispensée à ces jeunes, hommes et femmes. Au cours des 8 mois restants, les appelés reçoivent une formation dans l’une des spécialités disponibles dans les centres d’instruction des Forces Armées Royales, leur permettant d’acquérir de nouvelles expériences et compétences qui leur ouvriront des opportunités d’intégration sur le marché du travail à l’issue de la période de service militaire, a-t-il ajouté.

Domaine de spécialisation

Il a fait savoir qu’un intérêt particulier sera accordé, pour la prochaine promotion, à l’élargissement des domaines de spécialisation au profit des conscrits, hommes et femmes, précisant qu’ils bénéficient d’un certain nombre de droits et privilèges, dont un grade militaire selon le régime en vigueur au sein des FAR et le niveau de formation dont ils disposent. Si le conscrit a un niveau d’enseignement inférieur au baccalauréat il obtient le grade de soldat, s’il est titulaire d’un baccalauréat il obtient le grade de sous-officier alors que s’il dispose d’une licence, d’un certificat ou d’un diplôme équivalent, il bénéficiera d’un grade d’officier, a-t-il expliqué. Le responsable a ajouté que le conscrit perçoit, en fonction du grade qui lui est accordé, une solde mensuelle nette d’impôt de 1.050 dirhams pour un soldat, 1.500 dirhams pour un sous-officier et 2.100 dirhams pour un officier. En outre, le conscrit a droit à des soins gratuits dans les établissements hospitaliers militaires, d’une couverture maladie, d’une assistance médicale et sociale, d’une assurance décès et invalidité, a-t-il poursuivi, ajoutant qu’il a également le droit de participer aux concours annoncés pendant la durée du service militaire, que ce soit par les institutions militaires et sécuritaires ou par les administrations publiques. S’il s’agit d’un appelé au service militaire dépendant de la fonction publique, a dit M. Habi, la loi lui garantit le droit de conserver le salaire qu’il perçoit au titre de sa fonction ainsi que le droit à l’avancement et à l’ancienneté et de rejoindre son poste après avoir accompli son devoir national.

Concernant l’opération de sélection pour l’intégration de la prochaine promotion des appelés en septembre 2024, il a indiqué qu’après avoir statué sur les demandes de dispense par les commissions au niveau des préfectures, des provinces et des préfectures d’arrondissements du Royaume, la commission centrale de recensement relatif au service militaire tiendra une réunion pour arrêter la liste définitive des personnes pouvant être admises pour faire partie du prochain contingent des conscrits. Les critères qui ont été adoptés pour le choix des jeunes éligibles au service militaire en 2024 ont été déterminés de manière «automatique et automatisée» et «sans aucune intervention humaine», a indiqué le chef de division à la direction des affaires électorales au ministère de l’intérieur. Dans ce sens, M. Habi avait souligné que les jeunes pouvant être appelés au service militaire sont identifiés par la commission centrale de recensement relatif au service militaire, dirigée par un magistrat, président de chambre à la Cour de cassation, et comprenant des représentants des départements gouvernementaux concernés, des services et institutions militaires et sécuritaires, des conseils consultatifs et des droits de l’Homme, des institutions de gouvernance, notamment le Conseil national des droits de l’Homme, le Conseil économique, social et environnemental, la Commission nationale de protection des données à caractère personnel et le Haut-Commissariat au Plan. Ces critères portent sur l’égalité entre les citoyens, l’équilibre entre les régions, les préfectures, les provinces, les communes et leurs arrondissements. Le responsable a relevé qu’au cours de cette réunion, des listes des jeunes concernés ont été tirées et transmises aux services des préfectures et provinces pour les imprimer et notifier les avis aux concernés en vue de les inviter à remplir le formulaire du service militaire. Il faut préciser que la cérémonie de clôture des étapes de la formation militaire et de qualification professionnelle au profit des appelées au service militaire (38è contingent) s’est déroulée, en juillet dernier, au Centre d’instruction des services sociaux des Forces Armées Royales (FAR) à Témara. Les appelées ont suivi une formation commune de base pendant les quatre premiers mois de la période de service militaire, tandis que la deuxième phase (8 mois) a été consacrée à la qualification professionnelle dans plusieurs spécialités, en tenant compte de leurs compétences et niveaux d’études.
La phase de formation de base a été axée sur la composante militaire, y compris les mouvements militaires et les arts martiaux, ainsi que l’éducation à la citoyenneté, qui vise à renforcer les valeurs morales ainsi que la discipline chez les appelées.

Pour ce qui est du volet de la qualification professionnelle, aussi bien dans ses aspects théoriques que pratiques portant principalement sur les spécialisations de l’informatique, d’assistance aux personnes, d’esthétique, de la coiffure, de la couture moderne et de l’éducation des enfants, il tend à permettre aux bénéficiaires d’acquérir de nouvelles compétences à même de favoriser leur intégration dans le marché du travail.
Dans ce cadre, et grâce au partenariat établi entre les FAR et l’OFPPT (Office de la formation professionnelle et de la promotion du travail) visant à fournir un soutien technique et professionnel, les appelées ont bénéficié d’un programme de formation diversifié pour acquérir des compétences pratiques dans plusieurs domaines, facilitant ainsi leur accès au marché de l’emploi.
À l’issue de la phase de qualification professionnelle, un comité conjoint des FAR et de l’OFPPT a organisé un examen d’évaluation des acquis qui a permis de déterminer les appelées devant recevoir des diplômes de spécialisation.

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