La pension mensuelle moyenne de la CNSS est de 2.022 DH contre 7.873 DH pour la CMR
Les nouveaux retraités ont atteint en 2020 un effectif de 57.000 personnes, un chiffre en baisse de 3,9% par rapport à 2019. Ceux de la CNSS représentent 66,3% contre 25,7% pour le CMR-RPC, 7,3% pour le RCAR-RG et 0,8% pour les régimes internes.
L’Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale (ACAPS) dresse le bilan du secteur de la prévoyance sociale dans son rapport au titre de l’année 2020. Dans un contexte démographique où le nombre de retraités augmente plus rapidement que celui des cotisants, la pérennité des régimes de retraite devient un défi majeur. Selon le document, le rapport démographique continue de se dégrader. En effet, le rapport démographique moyen des régimes de base s’est situé en 2020 à 4,9 actifs pour un retraité contre 5,4 en 2019. Seul le RCAR-RG a enregistré une augmentation de son rapport démographique sur les cinq dernières années en se situant à 2,15 actifs pour un retraité contre 1,4 en 2016, grâce à l’affiliation au régime des professeurs des AREF depuis 2017. En revanche, tous les autres régimes ont enregistré une baisse de leurs rapports démographiques sur la même période.
En effet, le rapport démographique de la CNSS est passé de 9,33 à 7,5 actifs par retraité alors que celui du régime CMR-RPC s’est établi à 2,6 actifs par retraité en 2016 à 2 en 2020. Les régimes internes ont enregistré un rapport moyen de 0,6 contre 1,0 actif pour un retraité en 2016. L’effectif des retraités principaux est passé de 800.900 en 2019 à 843.500 en 2020, soit une évolution de 5,3%. Sur les cinq dernières années, cet effectif a connu une évolution annuelle moyenne de 5,6%. Les bénéficiaires des régimes de retraite de base ont atteint 1,2 million de personnes enregistrant une progression de 9% par rapport à 2019. Cet effectif est constitué à hauteur de 67,9% des retraités principaux, suivis des conjoints avec une part de 27,1% puis des orphelins avec une part de 4,9%.
La répartition des retraités principaux entre les régimes de base fait ressortir une prépondérance de ceux bénéficiant de pension auprès de la CNSS qui représentent 52,4% contre 36,3% pour le régime CMR-RPC, 10,3% pour le RCAR-RG et 1% pour les régimes internes. Notons que l’âge moyen des retraités principaux des régimes de base se situe à 69,1 ans pour les hommes et 67 ans pour les femmes contre respectivement 68,9 et 66,6 ans en 2019. On relève d’importantes disparités quant aux montants moyens des pensions de retraite servies. La pension mensuelle moyenne des retraités principaux du régime CMR-RPC s’élève à 7.873,4 DH, contre 5.501,3 DH au RCAR-RG et 2.022,6 DH à la CNSS. La moitié des retraités de la CNSS touche une pension mensuelle inférieure à 1.626,7 dirhams (valeur médiane), tandis qu’au niveau du régime CMR-RPC et du RCAR-RG, cette valeur est respectivement de 6.451,2 DH et 4.261,5 DH. Les nouveaux retraités ont atteint en 2020 un effectif de 57.000 personnes, un chiffre en baisse de 3,9% par rapport à 2019. Ceux de la CNSS représentent 66,3% contre 25,7% pour le CMR-RPC, 7,3% pour le RCAR-RG et 0,8% pour les régimes internes.
4,1 millions d’actifs cotisants à fin 2020, en baisse de 5,3%
Les actifs cotisants ont atteint à fin 2020 un effectif de 4,1 millions. Un chiffre en baisse de 5,3% par rapport à 2019 sous l’effet de l’impact de la crise sanitaire sur le marché de l’emploi. Pour la CNSS, cet effectif s’est élevé à 3,3 millions de salariés enregistrant une baisse de 6,6% par rapport à 2019. Il s’est établi à 626.100 cotisants pour le CMR-RPC enregistrant une baisse de 1,5% par rapport à 2019. Le régime général du RCAR compte, quant à lui, un effectif des actifs cotisants de 187.200 en 2020 contre 172.900 en 2019, soit une hausse constatée de 8,6%. Les évolutions dans les deux régimes du secteur public proviennent essentiellement de l’affiliation, à partir de 2017, des professeurs des Académies régionales d’éducation et de formation (AREF) au régime général du RCAR au lieu du CMR-RPC. A noter que l’âge moyen des actifs cotisants au sein du régime RCAR-RG est de 34,4 ans pour les femmes et 39,5 ans pour les hommes.
En revanche, l’âge moyen du régime CMR-RPC est de 44,6 ans pour les femmes et 46,9 ans pour les hommes contre respectivement 44,3 et 46,5 ans en 2019. Pour ce qui est de la CNSS, les actifs cotisants sont beaucoup plus jeunes. En effet, la moyenne d’âge est de 38,7 ans pour les hommes et 37,2 ans pour les femmes. Dans son rapport, l’Acaps signale d’importantes disparités entre les salaires des actifs cotisants des régimes du secteur public et privé. En effet, le salaire mensuel moyen des actifs cotisants du RCAR-RG s’est élevé à 9.514,5 DH en 2020 contre 10.540,8 DH par mois en 2019. Celui du CMR-RPC est passé, quant à lui, de 10.409,52 DH en 2019 à 10.683,05 DH en 2020.
Pour la CNSS, ce salaire s’est établi à 3.798 DH en 2020 contre 3.980,8 DH une année auparavant. Signalons que les actifs cotisants dont le salaire mensuel est inférieur au SMIG représentent 51,7% pour la CNSS contre 14% et 0,2% respectivement pour le RCAR-RG et le régime CMR-RPC. Par ailleurs, en termes de flux, l’effectif des nouveaux cotisants au sein des trois régimes est passé de 572.900 cotisants en 2019 à 575.100 en 2020. Les effectifs des nouveaux actifs cotisants du RCAR-RG et du CMR-RPC ont connu une baisse de 25,1% et 7,6% respectivement par rapport à 2019. Par contre, le nombre des nouveaux cotisants de la CNSS a enregistré une hausse de 1,9% par rapport à 2019
Pérennité financière : Des réserves positives pour la CIMR
Les principaux résultats des projections financières des régimes de retraite, réalisées par l’Autorité sur la base des inventaires à fin 2020, d’un horizon de 60 ans, montrent que les réserves dont dispose le régime RPC-CMR permettront de financer ses déficits structurels jusqu’en 2027-2028. Les déficits cumulés sur le reste de la période s’établiraient en moyenne annuelle à 15,7 milliards DH pour porter les déficits cumulés non financés par ses réserves à 832,5 milliards sur tout l’horizon des projections. Pour la CNSS, les projections montrent que la date d’enregistrement du premier déficit global et celle de l’épuisement des réserves seront avancées de deux et six ans respectivement (2027 et 2040 contre 2029 et 2046 qui ressortaient de l’évaluation de 2019). Cette situation s’explique en raison du rétrécissement en 2020 du nombre des nouveaux cotisants sous l’effet de la crise sanitaire. S’agissant du régime RCAR-RG, les projections prévoient une date du premier déficit du régime en 2023 au lieu de 2028. L’épuisement de ses réserves est prévu en 2044 au lieu de 2048. En revanche, la CIMR s’en sortira beaucoup mieux. Sous l’effet de l’hypothèse relative au taux d’évolution des nouveaux actifs, le régime enregistrerait des soldes technique et global excédentaires sur toute la période de projection et sur laquelle il continuerait à accumuler des réserves.