Quels sont les risques des films X. Qui en a recours et pourquoi ? Comment vit-on la dépendance?
La pornographie est devenue à porté de clic. L’un des mots les plus recherchés sur les moteurs de recherche est «sexe» nous a-t-on dit plus d’une fois. C’est devenu dans «l’air du temps», le piment du couple pour certains, un ingrédient érotique et inoffensif. Mais le risque de la dépendance rôde. Selon la sociologue Nouaman Guessous: «Les jeunes sont de plus en plus expérimentés, ils ont accès à l’Internet et font de plus en plus leurs propres représentations de l’acte sexuel à travers les films pornographiques et autres». Ainsi le couple peut vivre un véritable déséquilibre: «Un homme expérimenté a en face de lui une femme qui ne l’est pas ou qui fait semblant de ne pas l’être. Le mari peut se trouver frustré parce que l’épouse ne peut pas lui procurer autant de fantaisies que les filles qu’il a vues sur Internet. Résultat, la femme est insatisfaite et se dérobe de plus en plus de l’acte. Le mari devient adultère, et le fossé se creuse», explique Mme Gessous. Souvent les dépendants en couple rejettent la responsabilité sur leur conjointe. «Si je consomme du X, c’est la faute à ma conjointe, c’est parce qu’elle ne m’excite plus assez». (voir témoignages). A ce stade de la dépendance, un profond sentiment de culpabilité mine le couple. Mais quels sont les symptômes de la dépendance? Le dépendant passe toutes ses nuits en face à d’images pornographiques, oublie la réalité, ne sort plus beaucoup et n’a plus d’amis. La sexualité de son couple est en berne. Il ne contrôle ni sa consommation, ni la fréquence de ses épisodes de masturbation. Selon le sexologue Rassi, il y a aussi d’autres risques, notamment le consommateur mâle qui se sente attiré par des formes de sexualité, qui pourtant le dégoûtent frôlant même l’homosexualité (voir entretien). Les solutions? Selon les sexologues, le travail de profondeur contre la pornodépendance commence à partir de la prise de conscience de l’état de dépendance. Celle-ci se fait en quatre temps: l’ignorance, le déni, puis l’acceptation et enfin la révolte. Aux premiers stades, le dépendant ignore complètement que sa consommation de pornographie est excessive. Puis, il cherche à se déresponsabiliser: il accuse l’autre, ou il accuse la société, afin de ne pas avoir à affronter en face son problème . Puis vient l’étape où il ne reconnaît le mal que lorsque les effets de l’addiction deviennent difficilement gérables. La dernière phase, la révolte, débute quand le dépendant refuse sa situation, et se met à chercher des remèdes pour s’en sortir. La piste pour trouver des solutions se situe dans l’identification des facteurs qui ont conduit à cette dépendance. En gros, la solution réside dans une bonne volonté de comprendre le mal en profondeur et de tout faire pour le combattre et ne pas y replonger, que ce soit par la force de la colère ou l’appel «au secours».
Troubles : Porno et libido Selon les psychologues, les hommes et les femmes ont une appréhension différente de leur excitation. Ainsi , ils ne sont pas attirés par les mêmes stimuli. Les hommes ont une certaine propension à lier l’excitation sexuelle à la vue alors que les femmes vont préférer l’imaginaire. Dans ce sens, l’homme accorde plus d’intérêt à la pornographie, alors que la femme, loin d’être plus puritaine, lui préférera l’érotisme. Mais le trouble de libido naît chez l’homme quand la pornographie devient systématique pour réveiller son désir. Cela entraîne une forme d’addiction à l’image. L’excitation n’existerait que quand les images pornographiques sont en face. Plusieurs questions méritent d’être posées : Comment se fait-il que la libido n’arrive pas à s’éveiller autrement ? Dans ce cas, ce n’est pas la pornographie qui est le centre de cette réflexion, mais ce qu’elle révèle. Pourquoi la pulsion sexuelle de l’homme se porte-t-elle sur une caricature de la sexualité et pourquoi n’arrive-t-il pas à la même chose avec la personne pour laquelle il devrait éprouver un sentiment et de l’émotion ? |