Mythe ou réalité ? Le fameux point G existe-t-il réellement ? Cette zone de plaisir intense a fait couler beaucoup d’encre depuis sa découverte en 1950 par le gynécologue allemand Ernst Grafenberg (voir encadré). Il a fallu attendre plusieurs années pour que la majorité des sexologues et des gynécologues reconnaissent l’existence anatomique du point G. Ce fameux point qui n’a cessé d’alimenter les débats est une zone située dans la paroi antérieure du vagin à 4-5 cm de la vulve. «Il est impossible de savoir précisément où il se situe. Il se trouverait dans la paroi supérieure du vagin, au niveau du premier tiers antérieur», précise le Dr Mohamed Maidine, sexologue à Casablanca. Et d’ajouter : «Toutes les femmes ont un point G. Ce qui diffère c’est l’excitation lors de sa stimulation. Il n’est pas ressenti de la même manière chez toutes les femmes». Lorsque cette zone est stimulée à l’aide d’un doigt ou avec le pénis, cette petite boule, qui n’est pas plus grande qu’une pièce de monnaie, gonfle et provoque une très forte excitation. «La stimulation de cette entité anatomique provoque chez la femme une excitation sexuelle. Par comparaison aux autres orgasmes (clitoridien, vaginal), l’orgasme du point G est de loin le plus intense», affirme Dr Maidine. Cet orgasme qui est considéré comme le summum du plaisir sexuel donnerait la sensation d’une «poussée vers le bas». Chez certaines femmes, l’orgasme du point G s’accompagne d’une éjaculation. Si le point G est la plupart du temps présenté comme une exclusivité féminine, certains sexologues attestent qu’il existe également chez la gent masculine. Un avis qui n’est pas partagé par le Dr Maidine. «A ma connaissance, l’homme n’a pas de point G. Aucune étude anatomique n’a été réalisée et n’a prouvé l’existence de ce fameux point», dit-il. Selon bon nombre de sexologues, ce point serait situé près de l’urètre et de la prostate sur la paroi antérieure à l’intérieur du rectum. En effet, la prostate est une glande qui se trouve au niveau du périnée, à l’intérieur, entre l’anus et les testicules. Le seul problème est de l’atteindre dans la mesure où la stimulation de ce point ne peut s’obtenir qu’en passant par l’anus. Pour y parvenir, il existe deux moyens : l’introduction du doigt dans l’anus ou par pénétration anale. Par ailleurs, certaines positions sexuelles seraient favorables à la stimulation directe du point G : la levrette, le lotus renversé et la position de l’enclume. (voir encadré). Selon certains spécialistes, la position la plus efficace serait celle du missionnaire. La stimulation serait plus importante lorsque la femme pose les jambes sur les épaules de son partenaire. A noter qu’il existe d’autres positions permettant d’atteindre ce fameux point notamment la position «cavalière» et la position dite du «manchot» où la femmes est à quatre pattes. Pour les femmes souffrant de troubles du désir, il existe de nouvelles approches thérapeutiques qui portent sur l’amplification du point G. Ce qui pourrait les aider à retrouver le plaisir. L’augmentation du volume du point G par injection d’acide hyaluronique permet d’amplifier le plaisir lors de la stimulation de la zone. L’effet dure environ 6 mois et l’injection peut être renouvelée si la patiente le souhaite. Dans certains cas, une seule injection suffit pour retrouver à nouveau un plaisir de façon permanente.
L’existence du point G remise en question par une étude britannique Une étude britannique du King’s College de Londres fait débat. Selon celle-ci, le point G n’existe pas. Cette nouvelle étude, rapportée par le Daily Mail le 4 janvier 2011, affirme que le point G fait partie de l’imaginaire. Au total, 1800 jumelles britanniques âgées de 23 à 83 ans ont répondu à cette enquête comprenant des questions sur la sexualité féminine. Il leur était aussi demandé si elles pensaient avoir un point G ou pas. Les résultats de l’enquête montrent que si l’une des jumelles affirmait avoir un point G, sa sœur ne déclarait pas systématiquement en avoir un, alors qu’elles ont strictement les mêmes gènes. «C’est de loin la plus grande enquête menée sur ce sujet, et celle-ci montre clairement que l’existence d’un point G est totalement subjective», explique Timothy Spector, professeur d’épidémiologie et co-auteur de l’étude. «Il est pratiquement impossible de trouver des traits réels». Cette étude affirme qu’il est «pratiquement impossible de trouver des traits réels» du fameux point G. Au vu de ces résultats, les femmes qui disent avoir un point G sont influencées par les sexologues et les magazines ou livres traitant du sujet. Le professeur Beverly Whipple a toutefois mis en doute l’étude britannique, insistant sur le fait qu’elle ne prenait pas en compte «les prouesses» des différents partenaires sexuels. La polémique autour du point G n’est toutefois pas prête de s’évanouir. |