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Sexualité : Pourquoi les femmes simulent le plaisir

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Ahh, ahha, ahh !! Et voilà le tour est joué. Facile de simuler l’orgasme quand on est une femme expérimentée en la matière. Il faut se rendre à l’évidence, il n’est pas toujours acquis de décrocher son billet pour le septième ciel après une dure journée de travail rythmée par un quotidien monotone. L’évidence a pris une forme chiffrée. Dr Khadija Mchichi Alami, sexologue clinicienne, a réalisé une étude épidémiologique concernant le comportement sexuel de la femme marocaine. Il en ressort le triste chiffre de 40% des Marocaines qui avouent avoir simulé l’orgasme au moins une fois dans leur vie. Une réalité donc qui frôle de devenir un réel phénomène de société. Pire encore, 42% de ces femmes déclarent le faire pour ne pas blesser leur mari contre 12% qui le font pour qu’on ne les prenne pas pour des femmes frigides. Cependant, l’étude souligne qu’en se basant sur des méthodes scientifiques, la simulation de la majorité de ces femme, n’est pas pathologique. Et selon l’explication du docteur Mchichi Alami, «quand arrive le soir, certaines de ces femmes sont épuisées par les tâches quotidiennes et la simulation est une défense qui leur permet d’activer l’acte. D’autres ne sont pas capables de jouir ou d’obtenir du plaisir, elles sont gênées d’en parler et de ce fait simulent. Cela pour plusieurs raisons d’ordre psychologique ou d’ordre relationnel, quand il existe certains problèmes au niveau du couple». Malines ou victimes, ces femmes passent à côté du bonheur que peut offrir une sexualité épanouie. Et dire que 46% des femmes qui ont simulé déclarent l’avoir fait «pour retrouver la paix». Encore là, ces chiffres ont été traduits par l’étude qui révèle que 58% des femmes ayant donné cette réponse sont des femmes mariées, 78% d’entre elles sont sans profession, 69% ont de 1 à 4 enfants et enfin 32% d’entre elles ont plus de quatre enfants. En gros, ces résultats démontrent que ces femmes qui choisissent plutôt de simuler l’orgasme que de le vivre appartiennent à un milieu moyen. Pour ces femmes, peu importe les grands discours sur le débat amoureux. Certaines d’entre elles, très sollicitées par les tâches quotidiennes, estiment alors qu’avoir la paix est une valeur plus fondamentale que d’avoir un rapport sexuel couronné d’un orgasme réel. Par ailleurs, le docteur Mchichi Alami a spécifié : «les résultats de nos statistiques concernant la simulation ne sont pas une spécificité nationale. La simulation sexuelle féminine est une constante universelle. La seule chose qui soit véritablement spécifique, c’est la façon de l’exprimer. En ce qui nous concerne, nous savons que le comportement sexuel de la femme marocaine est très lié à son statut de dépendance financière et économique. Cet aspect des choses est tellement complexe, qu’il devient difficile à résumer en quelques mots». Par ailleurs, d’antan, la gente masculine ne portait que peu d’attention au plaisir de la femme n’étant certainement pas indispensable dans le processus de procréation. Il n’y avait donc pas d’utilité à simuler un quelconque plaisir. C’est peut-être aussi une des clés qui fait qu’aujourd’hui les femmes simulent et nourrissent l’ego des machos modernes que sont leurs partenaires. Par ailleurs, il paraît que les hommes aussi simulent. Mais là encore, c’est une autre paire de manches. Et donc pure gentillesse ou traîtrise vis-à-vis du partenaire, la simulation n’a pas sa place au sein du couple équilibré et moderne. Bonjour la communication et à bas la simulation.


 Les trois types de simulatrices
• La première est une femme qui n’a jamais eu d’orgasme (anorgasmie primaire). Elle peut ressentir du plaisir, mais n’arrive pas à ce point culminant. Dans la plupart des cas, elle n’en comprend pas la cause. Elle n’ose pas en parler à son partenaire car elle peut en avoir honte ou ne pas se sentir à la hauteur. De plus, étant généralement consciente que ce problème provient d’un blocage psychologique, elle préfère l’occulter en pensant que cela se résoudra avec le temps. Elle trouve donc plus simple de simuler.
• La seconde est une femme qui a des difficultés à atteindre l’orgasme. Cela peut survenir pour de multiples raisons comme un manque de sensibilité, des préliminaires trop courts, un manque de lubrification, des douleurs, un partenaire maladroit ou tout simplement parce qu’elle est préoccupée ou stressée. Elle se sert alors de la simulation pour s’auto-stimuler et se mettre dans un état d’esprit favorable au déclenchement d’un orgasme. C’est en quelque sorte une manière pour elle de lancer la machine.
• La troisième est une femme qui fait l’amour pour faire plaisir. Elle peut être fatiguée ou ne pas avoir la tête à ça et devant l’insistance de son partenaire accepte d’avoir un rapport en pensant parfois que l’excitation viendra sur le moment. Devant un partenaire qui met un point d’honneur à ce qu’elle ait un orgasme, elle simule pour écourter au maximum le rapport.

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