L’Afrique, qui regroupe près des deux tiers des séropositifs et malades du sida de la planète et environ les trois quarts (77 %) des femmes vivant avec le virus du sida, continue à payer le plus lourd tribut à la maladie, selon le rapport 2005 de l’Onusida, rendu public lundi. En 2005, 3,2 millions d’Africains ont contracté l’infection et 2,4 millions sont morts du sida. L’Afrique subsaharienne abrite à peine plus de 10 % de la population mondiale, mais regroupe plus de 60% des personnes vivant avec le VIH (virus du sida), soit 25,8 millions sur un total mondial de 40,3 millions, note le rapport conjoint Onusida-OMS. Et, sur 17,5 millions de femmes atteintes par le VIH dans le monde, 13,5 millions sont africaines. Le Nigeria, Etat le plus peuplé d’Afrique, et l’Afrique du Sud (ainsi qu’en Asie, l’Inde) compte chacun davantage de personnes vivant avec le VIH (entre 3,2 et 3,6 millions fin 2003 au Nigéria) que n’importe quel autre pays au monde. Le sida est aussi la cause d’une part croissante de la mortalité des enfants de moins de cinq ans en Afrique (6,5% en 2003 contre 2% en 1999). Une baisse de la proportion d’adultes infectés (prévalence) à l’échelle nationale semble se produire au Kenya, en Ouganda et au Zimbabwe.
En Afrique australe, les niveaux d’infection restent exceptionnellement élevés (sauf pour l’Angola) et pourraient n’avoir pas atteint leur pic dans plusieurs pays, comme le suggère l’expansion de l’épidémie au Mozambique et au Swaziland. Pour l’Onusida et l’OMS, seul le développement simultané de la prévention et de l’accès aux traitements peut enrayer cette spirale de la mort. Pourtant, "au mieux, une personne sur dix en Afrique" en attente de traitement antirétroviral (ARV) en bénéficiait mi-2005, selon le rapport. Un patient sur trois au moins bénéficie d’ARV au Botswana et en Ouganda, contre 10% à 20% mi-2005 au Cameroun, en Côte d’Ivoire, au Kenya, au Malawi et en Zambie.