Société

Sidi Bernoussi : Stress et détresse

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La société civile tire la sonnette d’alarme pour la protection de la zone humide de Sidi Bernoussi. En effet, l’Association des enseignants des sciences de la vie et de la terre (AESVT) a dénoncé lors d’une rencontre organisée récemment à la bibliothèque municipale de Sidi Bernoussi, la dégradation environnementale de cette zone riche en sources d’eau. Celle-ci considérée comme l’une des dernières zones humides de Casablanca après le lac de Sindibad et Dayat El Oulfa, est devenue un lieu de dépôt de déchets ménagers et de gravats des constructions.
«L’état des lieux de cette zone humide est déplorable. Elle est envahie par les déchets ménagers et de constructions. Elle est devenue une marrée polluée et un vivier des bactéries. Les habitants, essentiellement les enfants qui y viennent se baignaient, souffrent de maladies de peau, des yeux et des poumons. Auparavant, cette source d’eau alimentait les douars avoisinants. Aujourd’hui, l’eau est déversée dans les canaux d’assainissement. C’est insensé !
En plus, les responsables locaux ne réagissent pas. Aucune action concrète n’a été entreprise pour exploiter cette eau et freiner la dégradation de cette zone», s’indigne Abderrahim Ksiri, coordinateur régional de la cellule environnement de l’Académie régionale de la formation et de l’éducation et président de l’AESVT. « Cette zone naturelle bénéfice de sources d’eau alimentées par des nappes phréatiques en permanence avec un débit de 170 litres par minute», ajoute-t-il. L’association appelle à la conjugaison des efforts pour l’aménagement de cet espace naturel qui risque de subir le même sort que les sources d’eau de Aïn Chock et de Derb El Kabir, qui ont été enterrées. « La zone humide de Sidi Bernoussi est encore là, il faut la réhabiliter, la réaménager pour être un espace récréatif de la population mitoyenne du site comme cela fut jadis. Le conseil de la ville, la commune, les associations locales et même les propriétaires des unités industrielles qui se trouvent à Sidi Bernoussi doivent s’impliquer activement pour la sauver. », souligne A.Ksiri. A l’issu de la rencontre, des recommandations et des propositions d’actions ont été formulées.
La dépollution des eaux, la mise en place d’une clôture autour de la zone humide et d’un panneau d’information indiquant l’interdiction de la baignade sont entre autres les mesures recommandées dans l’immédiat.
«Des actions doivent être menées dans l’immédiat. Il faut que la commune procède à l’installation d’une clôture autour de la zone pour empêcher les camions transportant les déchets solides d’y accéder. Autre mesure urgente, la mise en place d’un poteau indicateur interdisant la baignade pour la protection de la santé des enfants», ajoute-t-il. La réalisation d’un espace vert et récréatif sur la bordure de la zone a été également préconisée.
Concernant les actions à long terme, « un plan d’aménagement devrait être réalisé en concertation avec le conseil de la ville, la commune, l’Agence urbaine et les associations locales. Ce plan serait un outil très important qui dégagera la vision globale pour l’exploitation de cette richesse d’eau. », indique A. Ksiri, en concluant avec le célèbre adage marocain « Qui sous-estime son capital le perd ».

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