Société

Sidi Moumen : grève au lycée Mohammed VI

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Rentrée agitée au lycée Mohammed VI de Casablanca. Samedi dernier, un groupe de lycéens en 2e année de baccalauréat, section Sciences expérimentales, tenait réunion dans la cour de l’établissement afin de préparer une action de protestation. Objet de leur colère : l’attribution de «leur» professeur de mathématiques à la classe de baccalauréat section Sciences mathématiques, créée cette rentrée pour répondre à une forte demande.
Garçons et filles rassemblés sont décidés à faire aboutir leur revendication. Ils ont le sentiment d’avoir été floués. Ils sont persuadés que si leur professeur de mathématiques a été attribué à la Terminale des matheux, c’est parce que c’est une excellente enseignante, bien entendu, mais surtout parce que la classe en question est privilégiée : non seulement il y a le prestige traditionnellement attaché au baccalauréat mathématiques mais de plus, certains affirment que les parents de certains de ces futurs bacheliers sont du genre à qui l’on ne peut rien refuser… La rumeur entre en scène, ce qui n’est évidemment pas pour calmer les esprits.
Les lycéens décident finalement d’organiser une journée de grève, programmée pour le lundi suivant. Ils se sentent forts de leur bon droit, de l’idéal démocratique qu’on les incite de tous côtés à revendiquer et surtout, pour certains, du soutien de parents entre autres militants. Lundi, jour J. la grève est déclenchée. Le directeur de l’établissement se tourne vers sa hiérarchie, en l’occurrence la délégation de Sidi Bernoussi. La déléguée, Mme Khadija Benchouikh, envoie sur place une commission en charge du règlement du problème. Conduite par un inspecteur de mathématiques, elle regroupe le responsable des ressources humaines, chargé des affaires pédagogiques et le responsable de la planification. Le problème est complexe. Il s’agit de trouver un moyen de restituer leur enseignante de mathématiques aux classes de sciences expérimentales, de trouver un autre professeur de maths pour les bacheliers mathématiques et de trouver une solution au manque d’effectif en matière de professeurs de sciences physiques et naturelles. Une situation objectivement difficile, aggravée par des attitudes et des comportements vigoureusement dénoncés par l’administration de l’établisssement et bien entendu par la délégation. Cela commence par la dénégation, par certains enseignants parents d’élèves, de la qualité de certains de leurs confrères, au point de chercher à faire pression pour obtenir leur replacement ; à cela s’ajoute l’instrumentalisation des lycéens par des « éléments extérieurs à l’établissement » ; avec pour une moindre nocivité, le manque de maturité des lycéens eux-mêmes, notamment ceux pour qui toutes les occasions sont bonnes pour ne pas travailler…
Des lycéens qui sont nombreux, de leur côté, à dénoncer les pratiques de ces professeurs qui n’hésitent pas, dès le début de l’année, à leur mettre le marché en mains : « Ou vous prenez chez moi des cours particuliers, ou vous ne réussirez pas, c’est garanti». Ce à quoi la déléguée régionale de Sidi Bernoussi répond, avec tout autant de réalisme, que le système des cours de rattrapage plus ou moins forcés relève de la connivence tripartite, parents, élèves et enseignants. En d’autres termes, que ça n’est pas une fatalité. Quant à l’ardeur gréviste des lycéens, elle se borne à déplorer qu’en dépit des structures modernes de participation des lycéens à la bonne marche des établissements, ils persistent à lui préférer les voies archaïques de la grève et de la déperdition d’énergie…

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