Société

Sidi Rahal : L’aventure d’un investisseur

© D.R

Les scandales de Sidi Rahal sont légion. Le dernier en date est celui d’un jeune Marocain résidant à l’étranger venu investir dans son pays d’origine. L’idée a été de créer, pendant la saison estivale, un café-glacier dans la commune de Sidi Rahal.
«J’ai entamé les procédures administratives nécessaires pour mettre sur pied ce projet, qui est d’ailleurs mon premier investissement au Maroc. Je devrais normalement débuter le travail le 1er août, mais les choses ont vite tourné au vinaigre», raconte Driss El-Moutaani, 43 ans. C’est ainsi que ce Marocain résident de Belgique, qui a jeté son dévolu sur cette zone en raison de la forte présence des vacanciers sur les plages de Sidi Rahal, a vu son ambition s’écrouler comme un château de cartes.
«Après avoir loué auprès de la commune de Sidi Rahal une superficie de 120 m2, au prix de 21.600 dirhams, pour une période de trois mois, j’ai commencé les travaux.
Deux jours après, des gardes du Haut Commissariat aux Eaux, aux Forêts et à la Lutte contre la Désertification sont venus nous arrêter, arguant que ce terrain relève de leur Domaine», dit-il, visiblement affecté. Pour mettre tous les atouts de son côté, Driss El-Moutaani a fait appel à Janssen José, un ensemblier-designer italien, pour monter, et éventuellement démonter, ce commerce.
« Deux jours plus tard, le projet bien avancé, j’ai reçu la visite de deux responsables de ce Haut commissariat pour mesurer la superficie, m’empêchant ainsi de continuer mon travail. Ils ont menacé Driss de saisir le matériel et de porter l’affaire devant le tribunal. Ils ont également pris place sur le site et empêché les ouvriers de travailler », témoigne Janssen José. 
Depuis, Driss El-Moutaani ne sait plus à quel saint se vouer : «J’ai multiplié les contacts, les appels, les demandes… Mais en vain». Contacté par ALM, le président de la commune de Sidi Rahal, Mohamed Miftah, a refusé de se prononcer au téléphone. Il faut rappeler toutefois que dans un entretien précédent ( voir ALM n°849), il  avait longuement parlé de la situation foncière de sa commune. À la question relative sur les cas d’empiétement sur le Domaine du Haut commissariat aux Eaux, aux Forêts et à la Lutte contre la Désertification, il avait rétorqué : «Avant, le Domaine des Eaux et Forêts ne valait rien. C’est grâce aux investissements de la commune que le foncier a été valorisé aujourd’hui. Le début des travaux d’aménagement des terrains remonte aux années 80 ».
Pour sa part, Driss El-Moutaani prend son mal en patience et ne baisse pas les bras.
Il est même en train de fonder une association rassemblant les investisseurs qui sont passés par de pareilles épreuves. «J’ai déjà quelques noms. Cette association verra le jour très prochainement», promet-il.  Une telle structure vise évidemment à défendre les victimes de la commune mise en cause. Faute de pouvoir investir, Driss va désormais s’investir…

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