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Sodea : Les étrangers veulent plus

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Non encore achevée, la première phase de la cession au privé des terres de la Sodea-Sogeta rencontre d’ores et déjà quelques résistances, liées à la nature même des cessions  proposées. Au principe de la location, plusieurs investisseurs étrangers préfèrent acheter. Une option à laquelle la loi marocaine, qui interdit la vente de terrains aux étrangers, oppose un niet catégorique. Une limitation qui explique le nombre plutôt limité des soumissionnaires étrangers, qui représentent 14%, les 86% restant provenant des investisseurs nationaux. En termes d’investisseurs étrangers intéressés, la tendance reste identique à celle, générale, de l’investissement au Maroc. Les investisseurs français et espagnols arrivent en tête, suivis des Portugais. Les craintes des Marocains, qui se faisaient entendre au début de l’opération quant à l’opportunité d’ouvrir la porte aux étrangers se sont dissipées pour céder la place à celle ressentie actuellement par les étrangers. Ce qui repose deux principales question. La première n’est autre que l’éventuelle révision de la loi en la matière. Si certaines plaident pour un tel procédé, soulignant l’impact positif qu’il aura sur les investisseurs étrangers, qui disposeront d’une garantie de taille, celle de la propriété, par rapport à l’investissement concédé, d’autres s’y refusent. Ils évoquent en cela  les expériences précédentes en matière de privatisation et le risque de voir l’Etat « plumé de tout ce qu’il possède». C’est le cas de l’universitaire Driss Benali, pour qui la vente de ces terrains  aux étrangers reviendrait à revenir en arrière, «en rendant aux investisseurs étrangers ce qui était géré dans le temps par les colons». L’erreur reste, pour lui, à chercher ailleurs, au moment du transfert de ces terres aux nationaux, dont la plupart n’étaient pas des professionnels.
La deuxième question qui s’impose est relative à l’effort d‘information sur l’opération, qui semble s’être limité aux partenaires traditionnels du Maroc. Des mesures plus incitatives restent donc à trouver. En attendant, et même si le temps du bilan est encore loin, la fin de l’opération étant prévue au début de l’année agricole 2005-2006, quelques indicateurs permettent de cerner les tendances auxquelles cette cession devrait obéir. Globalement, c’est la Sodea qui demeure la plus sollicitée par les investisseurs avec 110 soumissions pour une superficie globale de 29.170 hectares. Les terres de la Sogeta ont eu droit à 77 soumissions pour 18.443 hectares. Jusqu’à présent, deux filières ont attiré le plus grand nombre de soumissionnaires. La première est celle des agrumes qui a détenu, à elle seule, le tiers des soumissions, suivie par les rosacées et l’olivier. Naturellement, ce sont les régions qui bénéficient des plus grands potentiels en eau qui ont été choisies le plus souvent. C’est le cas de la région de Larache, d’El Haouz, du Gharb et de Souss Massa-Drâa. En attendant les résultats définitifs de la première opération, une  deuxième phase est d’ores et déjà en préparation.  Elle devrait concerner quelque 40.000 hectares. Ce serait probablement pour le début de la campagne agricole 2006-2007.

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