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Soigneur animalier : Un métier en quête de reconnaissance

© D.R

Dans les coulisses du Jardin zoologique de Rabat

Préparation des repas puis distribution aux animaux, nettoyage des enclos, vérification de la santé des animaux… la journée des soigneurs d’animaux sauvages est le moins qu’on puisse dire peu commune. En contact direct avec les animaux, ils tissent avec eux un lien particulier et surveillent leur moindre réaction. Sans oublier les dangers auxquels ils s’exposent. Au Jardin zoologique de Rabat, les résidents peu ordinaires du parc vivent dans des espaces à la réplique de leur milieu naturel afin d’assurer leur bien-être, à en croire les responsables du zoo. Néanmoins, le cercle de vie de ces animaux au sein de cet espace à ciel ouvert ne peut être maintenu sans le travail bienveillant et minutieux des soigneurs animaliers, qui constituent aux côtés des vétérinaires le maillon fort de cette chaîne de vie. Techniciens d’élevage, il n’existe pas encore au Maroc une formation spécifique pour ces soigneurs animaliers. Zoom sur un métier pas comme les autres.

Dans la peau du soigneur animalier

Ils sont plus d’une quarantaine à assurer cette fonction au sein du Jardin zoologique de Rabat. Loin d’être de tout repos, le soigneur animalier effectue de multiples tâches. Le rituel quotidien commence tôt le matin. «En arrivant on prépare et distribue la nourriture aux animaux suivant les consignes liées au type d’alimentation, au dosage et à la fréquence», assure  l’un des soigneurs animaliers sur place. Dans la pratique, «les rhinocéros par exemple s’alimentent deux fois par jour. Une fois le matin et une fois le soir. Ils se dirigent tous seuls le soir vers leur enclos pour se nourrir», raconte le soigneur.

Ces animaux qui pèsent entre 1.400 et 2.300 kg et font pour la plupart 2 mètres de hauteur se nourrissent essentiellement de végétaux. «Leur alimentation est composée de maïs ou de carottes par exemple. Actuellement le zoo abrite deux femelles et un mâle âgés entre 8 et 9 ans. Pour ce qui est du lieu d’exposition, il est très important dans le cas des ces mammifères d’évoluer dans un grand espace bien exposé au soleil», explique le soigneur animalier. Ces agents assurent également la propreté du lieu de vie des occupants du zoo, à savoir les enclos, les espaces ouverts, ou encore les bassins tout en respectant les règles d’hygiène et de sécurité. Leur mission consiste aussi à enlever le fumier et les déjections. «En termes de sécurité, on vérifie les clôtures électriques et les clôtures normales», précise un autre soigneur.

Un lien d’amitié se crée

Les animaux font plus que s’habituer à la venue des soigneurs. Ils les attendent et parfois même expriment par des cris ou des gestes leur joie de les voir. Derrière leur apparence de primates agités, les Maki Catta (de la famille des lémuriens) sont des créatures aussi futées que curieuses. A l’arrivée du soigneur ils se précipitent vers lui et l’entourent par dizaines. Ces créatures à la queue rayée noire et blanche, au pelage gris et aux petits yeux orange s’alimentent de fruits, fleurs, feuilles, et occasionnellement d’insectes et petits vertébrés. «Comme tous les résidents du zoo, l’alimentation des Catta nécessite une attention particulière dans la mesure où ils doivent recevoir une variété de fruits, de fleurs et de feuilles. Elle doit être diversifiée. Notre rôle ne se résume pas à les nourrir seulement mais d’en prendre soin. On observe aussi le comportement de nos animaux chaque jour. C’est la procédure», indique le soigneur chargé des primates au sein du zoo de Rabat.

Garder son sang-froid face à toute situation

Les soigneurs animaliers assistent également le vétérinaire lorsqu’il s’agit de pesée, du suivi de l’état de santé, des vaccinations, ou de détection de problèmes. Pour cela, il doit connaître le comportement animal et les méthodes de contention, à savoir comment attraper et maintenir un animal pour un soin. Il  fait aussi le suivi des reproductions, des naissances et des décès. Cet agent participe également au déplacement des animaux d’un lieu à un autre et à la sécurité des visiteurs. «Pour faire ce métier, il faut être passionné par les animaux, savoir travailler en équipe et garder son sang-froid face à toutes les circonstances», confie Adil, l’un des soigneurs du zoo expliquant que c’est un travail où il faut faire preuve de résistance physique et psychologique vu la délicatesse de la mission. «Il arrive souvent par exemple que la météo ne soit pas au rendez-vous. Lorsque de fortes précipitations surgissent ou lorsque les températures sont anormalement basses on en discutent à l’avance avec le vétérinaire pour mettre à l’abri l’animal et le faire rentrer dans son enclos jusqu’à ce que la météo revienne à la normale», assure le soigneur.

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Clinique du zoo : Un coin de convalescence à l’abri des regards curieux 

 

Dans une des salles de la clinique, une mangouste blessée par ses congénères au niveau de la patte arrière se remet doucement de sa blessure. «Elle a subi une opération chirurgicale mais  elle se porte bien. Elle pourra bientôt intégrer son groupe dans l’espace d’exposition», assure Mahmoud Zine Eddine, un des vétérinaires du zoo. Les animaux du Jardin zoologique de Rabat sont placés à la clinique du parc lorsque leur état de santé l’exige.

Là encore, les soigneurs jouent un rôle important dans la mesure où ce sont les premiers à informer le vétérinaire du zoo lorsqu’ils constatent de visu une blessure chez les animaux en enclos. «Chaque jour on a des cas déclarés par les soigneurs animaliers. Le staff technique du zoo fait des tournées matinales quotidiennement pour voir le statut sanitaire de chaque animal. On a tous les moyens et le matériel nécessaire pour prendre soin de nos animaux. Certains cas sont traités sur place, d’autres sont transférés à la clinique, notamment lorsqu’il s’agit de les opérer», précise le vétérinaire assurant que sur la majorité des cas l’animal peut être sauvé notamment grâce à la vigilance des soigneurs. 

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