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Spécial MRE : Le Maroc, acteur dynamique dans la gouvernance mondiale de la migration

El Habib NADIR Secrétaire général co-président du Forum mondial pour la migration et le développement 2017-2018

Notre pays a toujours suivi de façon attentive les développements du phénomène migratoire aux niveaux régional et international, et a dans le cadre des instances internationales plaidé pour un dialogue responsable entre les pays d’origine, de transit et de destination pour l’élaboration d’actions concertées et l’identification de solutions globales. 

La question de la migration est depuis quelques années au cœur de l’agenda international. La communauté internationale a pris conscience de la nécessité de mettre en place une gouvernance mondiale de la migration basée sur une coopération rénovée et une approche globale.
Les éléments précurseurs de cette prise de conscience s’incarnent dans plusieurs instruments juridiques et conférences internationales organisées à l’échelle mondiale, il s’agit en l’occurrence des dialogues de haut niveau sur la migration et le développement des Nations Unies, des différentes éditions du Forum mondial sur la migration et le développement, de l’inclusion de la migration dans les objectifs de développement durable de l’Agenda 2030, de la Déclaration politique adoptée au sommet de New York sur les migrants et réfugiés organisé au mois de septembre 2016, ainsi que le processus global pour l’élaboration d’un pacte mondial sur la migration et un autre pour les réfugiés à l’horizon 2018.
Toute cette dynamique aspire à la définition d’un nouveau modèle de la gouvernance mondiale de la mobilité humaine, pour que celle-ci soit facilitée, et les causes profondes de la migration forcées atténuées.
Le Maroc est un acteur central aux niveaux régional et mondial sur cette question, particulièrement depuis 2006 qui a connu le lancement du Processus de Rabat à la suite de l’organisation de la première Conférence ministérielle sur la migration et le développement, qui a regroupé les pays de l’Afrique de l’Ouest et les pays européens en juillet 2006. Cet intérêt provient du fait de la situation géographique du Maroc, au carrefour de l’Europe et de l’Afrique, mais aussi, parce que notre pays, naguère pays d’émigration, s’est transformé au fil du temps en un pays de transit puis en un pays d’accueil.
Et c’est grâce au dynamisme du Processus de Rabat que les pays européens et africains ont de concert adopté une feuille de route au Sommet de la Valette en 2015, et ont mis en place un Fonds fiduciaire pour financer des projets dans le domaine de la migration, notamment pour lutter contre les causes profondes des déplacements forcés.
Notre pays a toujours suivi de façon attentive les développements du phénomène migratoire aux niveaux régional et international, et a dans le cadre des instances internationales plaidé pour un dialogue responsable entre les pays d’origine, de transit et de destination pour l’élaboration d’actions concertées et l’identification de solutions globales. De même il a toujours œuvré à promouvoir une volonté commune visant à traiter les causes profondes des migrations forcées entre les pays d’origine, de transit et de destination, dans un esprit de responsabilité partagée.
Le Maroc possède des atouts certains et une grande crédibilité au sein de la communauté internationale, car sa politique dans ce domaine ne se limite pas à la défense de principes directeurs et résolutions, mais il a toujours joint les actes à la parole en reflétant ces grands principes dans le cadre de notre politique interne. Et c’est dans cet esprit que le Maroc a lancé, en 2013, sous l’impulsion de Sa Majesté le Roi, une politique migratoire, humaniste et solidaire, qui a profité essentiellement aux ressortissants des pays d’Afrique subsaharienne.
L’intérêt pour l’Afrique n’est pas nouveau, le Maroc a toujours saisi l’occasion de la tenue des grands forums internationaux pour sensibiliser la communauté internationale aux enjeux et opportunités des migrations africaines. Ainsi, le Maroc a organisé, en marge du deuxième dialogue de haut niveau sur la migration à New York (2013), un événement parallèle pour présenter sa proposition pour la mise en place d’une « Alliance africaine sur la migration et le développement ».
En reconnaissance de la pertinence de sa politique migratoire et suite à sa réintégration de la famille africaine, en 2017, Sa Majesté le Roi MohammedVI s’est vu confier par les chefs d’Etat africains la coordination du dossier de la migration à l’échelle du continent.
Et c’est ainsi que Sa Majesté le Roi a présenté, à l’occasion du 29e Sommet de l’Union Africaine qui s’est tenu début juillet 2017 à Addis-Abeba, sa vision sur ce dossier en Afrique en exprimant, notamment, sa volonté d’élaborer un «agenda africain» sur la migration, afin de développer «une vision africaine commune» sur cette thématique.
A l’échelle internationale, le Maroc est fortement impliqué dans le processus mondial pour l’élaboration d’un pacte mondial pour une migration sûre, régulière et ordonnée.
Le Royaume participe de façon active à toutes les consultations thématiques menant à l’élaboration dudit pacte. Son intervention dans ce cadre ne se limite pas à défendre notre point de vue, mais elle s’inscrit dans une perspective plus large, en œuvrant à formuler une position commune dans le cadre du Groupe africain à l’Assemblée générale des Nations Unies, mais aussi en défendant les propositions formulées au sein du Forum mondial sur la migration et le développement que le Maroc co-préside avec l’Allemagne pour les années 2017 et 2018.
Sur le plan national, le Maroc est l’un des rares pays dans le monde qui a programmé des consultations nationales avec toutes les parties prenantes, au sujet du pacte mondial sur la migration. Ainsi, des rencontres se dérouleront tout au long du mois de septembre 2017, avec la société civile, le secteur privé, le monde académique et les institutions publiques compétentes dans le domaine de la migration.
En reconnaissance des efforts du Maroc dans ce domaine, et sa politique migratoire, unique dans la région, le président de l’Assemblée générale des Nations Unies a désigné, au mois de mai 2017, l’ambassadeur représentant permanent du Royaume auprès des Nations Unies pour modérer la première session thématique relative aux droits humains des migrants qui s’est tenue dans le cadre du processus d’élaboration du pacte mondial sur la migration.
La co-présidence du GFMD avec l’Allemagne pour les années 2017 et 2018 a été aussi l’occasion pour notre pays de faire avancer ses idéaux et ses aspirations sur ces questions sur la scène internationale.
Le Maroc a pris la co-présidence à un moment où la communauté internationale vit un tournant historique, depuis l’inclusion, en septembre 2015, de la migration dans l’Agenda 2030, et l’adoption de la Déclaration de New York en septembre 2016. En co-présidant cet important processus au cours de cette période charnière, notre pays a voulu réaffirmer le rôle du forum en tant que catalyseur de la gouvernance mondiale de la migration et de la mobilité.
Le Maroc et l’Allemagne ont travaillé de concert au cours de l’année 2017, dans un esprit d’entente et de confiance mutuelle, pour une contribution à l’élaboration du pacte mondial sur la migration. Le sommet du Forum de Berlin en juin dernier a connu la participation de 800 personnes venues de 140 pays.
Les deux pays œuvreront à organiser les débats et les échanges prochains prévus en 2018 entre toutes les parties prenantes pour préparer la mise en place du pacte mondial et le suivi de sa mise en œuvre tout en veillant au partage de bonnes pratiques entre les pays particulièrement les actions et les mesures concrètes pour la réalisation des objectifs de l’Agenda 2030.
Les deux pays ont l’intention de faire du prochain sommet du forum à Marrakech, en décembre 2018, un sommet des mobilités Sud-Sud, particulièrement africaines, et un sommet pour passer de la rhétorique à l’action.

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